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Avec :
Laure Calamy (Julie) - Dana Flaque (Amina) - Anne Suarez (Sylvie) - Marème N’Diaye (Inès) - Geneviève Mnich (Madame Lusigny).
Eric Gravel est un réalisateur franco-québécois, diplômé de l’Ecole de cinéma Mel-Hoppenheim de l’Université Concordia de Montréal en 1994. Il est l’auteur de deux courts métrages et de deux longs métrages, Crash Test Aglaé (2017) et A plein temps. A plein temps a été présenté à la Mostra de Venise 2021 dans la sélection Orizzonti où il a reçu le prix du meilleur réalisateur et le prix de la meilleure actrice pour Laure Calamy.
Résumé :
Julie élève seule ses deux enfants. Elle habite la campagne du côté de Coulommiers, pour que les enfants respirent le bon air, mais elle travaille à Paris, comme femme de chambre dans un palace, et les trajets sont une galère quotidienne. Quand une grève des transports éclate, sa vie devient un enfer, les journées s’allongent désespérément, la situation se tend avec son employeur et avec la vieille dame qui garde les enfants qu’elle lui confie de plus en plus tôt pour les reprendre de plus en plus tard. Pour ajouter au stress de Julie, il n’y a pas que le temps qui file, il y a aussi l’argent, les taxis coûtent plus cher que le bus et elle est de plus en plus à découvert.
Analyse :
Le film est un thriller de la vie ordinaire. Il évoque aussi un cauchemar, ce genre de rêve où l’on doit prendre un avion et où l’on revient sans cesse en arrière parce que l’on a oublié son billet, que l’on ne retrouve plus son passeport, que l’on a égaré sa valise et que l’on voit l’heure tourner inexorablement. Au début du film, on voit Julie dormir avant que la sonnerie de son téléphone ne la réveille brutalement, en pleine nuit. En dehors de ces quelques secondes de calme, qui se répèteront à chaque début de journée, Julie court sans arrêt.
Julie est une battante, elle trouve une solution à tout, parfois en prenant des risques avec son employeur et avec la nounou, qu’elle supplie en usant de tout son charme. Car Julie, malgré tous ses problèmes, veut que ses enfants soient heureux et aient de beaux anniversaires, ce qui l’amènera à monter un trampoline dans son jardin en pleine nuit. Evidemment, le dimanche, elle s’effondre et dort jusqu’à midi. On comprend assez vite que Julie n’a pas toujours été femme de ménage, elle recherche activement un emploi dans le marketing. Les rendez-vous qu’elle va avoir pour un poste éventuel sont à la fois un espoir pour le futur et une difficulté supplémentaire à court terme pour les insérer dans un emploi du temps déjà trop chargé. Dès lors, le suspense est double pour le spectateur : tiendra-t-elle jusqu’à la fin de la semaine ? Et aura-t-elle le poste ?
Ces quelques jours dans la vie de Julie sont filmés avec une caméra très mobile, qui ne lâche jamais Julie, et qui la montre perpétuellement en mouvement, avec une musique obsédante empruntée au genre du thriller. La caméra la cadre aussi très serré quand elle peut souffler un peu, dans une voiture ou en attendant un entretien : on voit alors une femme qui est près de s’endormir et qui ne tient que sur les nerfs. Un beau portrait de femme qui donne de la chair à des situations connues certes mais souvent de manière abstraite.
Jacques Champeaux
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