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Fiche technique :
RĂ©alisation et scĂ©nario : Vincent Le Port ; photographie : MichaĂ«l Capron ; dĂ©cor : Arnaud Lucas ; son : Marc-Olivier BrullĂ© ; montage : Romain Ozanne ; distribution : Capricci Films.

Avec :
Dimitri DorĂ© (Bruni Reidal) ; Jean-Luc Vincent (Professeur Lacassagne).

Bruno Reidal, confession d’un meurtrier

France, 2022, 101min.

RĂ©alisation : Vincent Le Port

Biographie :

Vincent Le Port est un rĂ©alisateur et producteur français nĂ© en 1986. Il fait ses Ă©tudes Ă  La FĂ©mis et crĂ©e en 2012 aux cĂ´tĂ©s de trois compagnons la sociĂ©tĂ© de production Stank. A cĂ´tĂ© de son activitĂ© de producteur il rĂ©alise une dizaine de courts mĂ©trages dont Le Gouffre (2016) qui a obtenu le prix Jean-Vigo, et La Marche de Paris Ă  Brest (2021). Bruno Reidal, confession d’un meurtrier, son premier long mĂ©trage, a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© Ă  la Semaine de la critique Ă  Cannes 2021.

Résumé :

1er septembre 1905. Un sĂ©minariste de 17 ans est arrĂŞtĂ© pour le meurtre d’un enfant de 12 ans. Pour comprendre son geste, des mĂ©decins lui demandent de relater sa vie depuis son enfance jusqu’au jour du crime. D’après l’histoire vraie de Bruno Reidal, jeune paysan du Cantal qui dĂ©crit ses pulsions meurtrières.

Analyse :

Vincent Le Port s’est penchĂ© sur un fait divers qui avait, en son temps, dĂ©frayĂ© la chronique judiciaire mais qui est vite passĂ© aux oubliettes. Un cas très particulier car Bruno Reidal, Ă  la demande du mĂ©decin psychiatre qui le suit, le Professeur Lacassagne, a Ă©crit ses mĂ©moires, expliquĂ© son contexte familial et social et dĂ©crit ses pulsions meurtrières. RĂ©cit dĂ©routant car il est l’Ĺ“uvre d’un ĂŞtre mĂ»r, fin et intelligent, excellent Ă©lève au petit sĂ©minaire de Saint-Flour. Par une sĂ©rie de flashbacks on voit l’enfant Ă  trois Ă©tapes de sa vie, jeune enfant et adolescent au sein de sa famille paysanne, puis Ă  l’âge de 17 ans lorsqu’il commet son forfait. On apprend qu’il a eu une mère rude et sans tendresse, qu’il a assistĂ© Ă  la mise Ă  mort du cochon que l’on saignait au milieu des cris abominables de la bĂŞte, qu’il a Ă©tĂ© masturbĂ© de force par un berger de passage, qu’il est un catholique fervent, qu’il a le sens du pĂ©chĂ©, notamment lorsqu’il ne peut s’empĂŞcher de se masturber, pulsions de dĂ©sir qu’il associe Ă  ses pulsions criminelles.

Ce film n’est pas sans rappeler un autre fait divers, portĂ© Ă  l’Ă©cran par RenĂ© Allio Moi, Pierre Rivière, ayant Ă©gorgĂ© ma mère, ma sĹ“ur et mon frère… (1976). Ce garçon avait Ă©crit un mĂ©moire sur ses luttes internes, ce qui donna lieu Ă  un ouvrage collectif du mĂŞme nom, dirigĂ© par Michel Foucault, paru en 1973, qui avait jetĂ© les bases d’une explication. Ici la pulsion de Reidal demeure une Ă©nigme. Tous ses traumatismes ne suffisent pas Ă  en faire un meurtrier. Est-il fou au sens que donne Michel Foucault ? Vaste question ! Lui ne s’estime «ni fou, ni criminel ».

Le rĂ©alisateur a choisi de laisser le spectateur Ă  distance, donnant tout au long de son film la parole Ă  Bruno Reidal qui, en voix off, va raconter lui-mĂŞme son parcours. Une voix douce Ă  l’accent rĂ©gional du Cantal, sans affect. En suivant ainsi pas Ă  pas la confession de Reidal, la voix commande aux images. MalgrĂ© un rĂ©cit difficile, c’est un film Ă  la mise en scène sobre, rigoureuse et maĂ®trisĂ©e, avec une reconstitution prĂ©cise et mĂ©ticuleuse de l’ambiance de l’Ă©poque, dans de magnifiques paysages. Un film très intĂ©ressant, un grand film.

Marie-Jeanne Campana

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