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Avec :
Tomasz Zietek (Jurek), Sandra Korzeniak (Barbara Sadowska), Mateusz Gorski (Grzegorz), Tomasz Kot (Stanislaw Kowalesyk), Adam Bobik (le père Popieluszko).
Titre original : Zeby nie bylo sladow (Ne pas laisser de traces) Leave no traces
RĂ©alisation : Jan P. MatuszynskiJan P. Matuszynski, nĂ© en 1984 et diplĂ´mĂ© de l’Ă©cole de cinĂ©ma de Katowice, a dĂ©jĂ reçu de nombreux prix pour ses films : Deep Love (2014, documentaire sur le peintre Zdzislaw Beksinski), The last Family (2016, LĂ©opard d’argent Ă Locarno). Son deuxième long-mĂ©trage Varsovie 1983 Ă©tait en compĂ©tition au festival de Venise et il a Ă©tĂ© primĂ© au festival de Cottbus.
Résumé :
A Varsovie, en mai 1983, sous le rĂ©gime communiste, Grzegorz Premyk, lycĂ©en, est battu Ă mort dans un commissariat de police, après avoir Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© dans la rue. L’Etat, qui a imposĂ© la loi martiale en dĂ©cembre 1981, veut Ă©touffer le scandale mais la mère de Grzegorz veut savoir et faire savoir. C’est une poĂ©tesse proche du syndicat Solidarnosc. Le jeune Jurek, ami de Grzegorz est le seul tĂ©moin du tabassage.
Analyse :
S’appuyant sur des faits rĂ©els, l’affaire Grzegorz Premyk, le cinĂ©aste reconstitue avec beaucoup de force l’atmosphère des annĂ©es 1980 en Pologne derrière le Rideau de fer : une sociĂ©tĂ© cadenassĂ©e mais vivante avec des opposants solidaires, qui s’efforcent de se dĂ©fendre. Le pouvoir tout-puissant, ment et rĂ©prime, en recourant Ă tous les moyens Ă sa disposition : violence, chantage, corruption de fonctionnaires, mise sur Ă©coutes, menaces, faux tĂ©moignages, etc. Le film compte un nombre impressionnant de personnages, manifestants, fonctionnaires de justice et de police, membres du pouvoir et de l’opposition, dont certaines figures devenues cĂ©lèbres, comme le dictateur et gĂ©nĂ©ral Jaruzelski, mais surtout Lech Walesa, dirigeant de Solidarnosc (devenu prĂ©sident de la RĂ©publique). Le jeune père Jerzy Popieluszko, qui officia aux obsèques de Grzegorz et devait ĂŞtre assassinĂ© l’annĂ©e suivante après avoir Ă©tĂ© torturĂ©, est une figure marquante mais le rĂ´le important de l’Ă©glise catholique Ă l’Ă©poque est assez peu dĂ©veloppĂ©. Une grande tension règne d’un bout Ă l’autre du rĂ©cit mais Ă vouloir rapporter le maximum des Ă©pisodes de ce vaste mensonge d’Etat -- qui rappelle l’affaire George Floyd aux USA-- , Matuszynski ralentit un peu le rythme de son film. L’utilisation de la camĂ©ra Ă l’Ă©paule dans les premières scènes contribue Ă nous plonger dans ce passĂ© rĂ©cent, dĂ©jĂ dĂ©suet. Les acteurs sont tous excellents et la reconstitution magnifique. AccompagnĂ©e par la musique subtile d’Ibrahim Maalouf, cette page de l’histoire de l’Europe est particulièrement bienvenue au moment de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elle illustre la question universelle des rĂ©gimes dictatoriaux.
Françoise Wilkowski-Dehove
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