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Fiche technique :
Réalisation et scénario : Saim Sadig - Direction photo: Joel Saade – Montage : Saim Saduq – Costumes : Zoya Hassa - Distribution : condor Distribution.

Avec :
Ali Junejo (Haider), Alina Khan (Biba), Sania Saeed (Fayyyaz), salamaan Peerzada (Rana Amanullah).

Joyland

Pakistan, 2022, 126min.

Réalisation : Saim Sadiq

Biographie :

Scénariste de formation. Avec Joyland, son premier film de cinéaste, Saim Sadig a puisé dans son expérience familiale personnelle, tout en écrivant et réalisant un film de fiction. Présenté dans la Sélection Un certain regard, le film se taille un franc succès, en obtenant le Prix du Jury et la Palm Queer.

Résumé :

A Lahore, Haider et son épouse cohabitent avec la famille de son frère, au grand complet. Haider est prié de trouver un emploi, et de devenir père, au grand soulagement de son père. Il trouve un petit boulot dans un cabaret du nom ironique de Joyland, comme le révèlera le film. Il devient danseur, tombant sous le charme de Biba, danseuse sensuelle et magnétique mais autoritaire et étrange dans son comportement.

Analyse :

C’est dans l’air du temps, le cinéma aborde de plus en plus les questions de l’identité sexuelle. Masculin, féminin. C’était déjà la préoccupation de Jean-Luc Godard (années 60). Mais plus près de nous, il y a eu Girl de Lukas Dhont (2018) et, surtout, avec Trois nuits par semaine de Florent Gouëlou (2022), nous approchons le monde très particulier des transsexuels. Pour son tout premier film, le réalisateur est stupéfiant de force et de vérité. Le scénario nous fait progressivement avancer dans la vie de Biba, entrée délibérément dans sa décision de devenir femme. Quant à Haider, il porte sur ses frêles épaules la malédiction d’une société bloquée dans ses certitudes. Biba est clairement résolu(e) à changer de sexe. Haider est incapable d’assumer ce choix. Il est séduit par sa beauté très féminine mais c’est l’homme en Biba qui l’attire, révélant ainsi son homosexualité refoulée ! Quelle audace de formuler ainsi la question homme/femme…Biba est un personnage bouleversant, loin de la façon de présenter les « folles » dans des tenues extravagantes. Haider est aussi touchant dans sa difficulté à exister. Il est un loser et la cible des quolibets de ses collègues danseurs. Haider montre qu’il n’a pas saisi le poids de la décision de Biba de cesser d’avoir un corps d’homme, en assumant complètement son désir d’être femme ! Ce qu’il lui demande au plan sexuel provoque la colère de Biba et entraîne leur séparation définitive. Nous avons dans cette séquence la vérité terrible de l’impossibilité du « couple », confirmant le message audacieux du film ! Le tournage est presque exclusivement en plan rapproché. L’habitation familiale est comme une prison. Seul moment de divertissement : le spectacle de danse, donné dans un cabaret miteux, est plein de vives lumières et de musiques très rythmées. Où est « ce pays de la joie ». ? Fin de partie : Biba a conquis sa liberté et la mer immense clôt le récit en accueillant l’homme perdu.

Alain Le Goanvic

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