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Fiche technique :
Création, réalisation et scénario : Olivier Assayas ; image : Yorick Le Saux et Denis Lenoir ; montage : Marion Monnier ; musique : Thurston Moore ; distribution France : Warner Bros Distribution.

Avec :
Alicia Vikander (Mira Harberg/ Musidora in 5 & 6), Vincent Macaigne (René Vidal/ Louis Feuillade in 5 & 6), Adria Arjona (Laurie), Byron Bowers (Herman), Jeanne Balibar (Zoe), Vincent Lacoste (Edmond Lagrange), Lars Eidinger (Gottfried), Pascal Greggory (Gautier Parcheminerie), Nora Hamzawi (Carla), Hippolyte Girardot (Robert Danjou/ Jean Ayme in ép. 5), Devon Ross (Regina), Alex Descas (Grégory Desormeaux).

Irma Vep

France, 2022, 98min.

Réalisation : Olivier Assayas

Biographie :

Olivier Assayas, également scénariste et critique de cinéma, né en 1955, a réalisé plus de 25 films depuis son premier long métrage (Désordre) en 1986 : entre autres, Les destinées sentimentales (2000), Sils Maria (2014), Personal Shopper (2016). En 1996, il a réalisé Irma Vep, film hommage au titre anagramme à la série Les Vampires de Louis Feuillade (1915, 10 épisodes, 7h20). Il en fait à présent une série de huit épisodes où le séquençage de Feuillade n'a pas été maintenu : La tête coupée, La Bague qui tue, L'Évasion du mort, L'Homme des poisons, Les Yeux qui fascinent, Le Maître de la foudre, Le Spectre et Les Noces sanglantes. Abandonnés : Le Cryptogramme rouge et Satanas.

Résumé :

Mira Harberg, actrice américaine, vient à Paris pour jouer le rôle d'Irma Vep dans le remake du serial muet de Louis Feuillade. Désabusée à la fois par sa carrière et sa rupture récente, tandis que le tournage est secoué par diverses péripéties de production, elle sent les frontières entre elle-même et son personnage s'estomper, à son grand désarroi.

Analyse :

Pour cette série, diffusée par la Cinémathèque à Paris en deux séances d'environ 3 heures chacune, Assayas explique que les circonstances lui ont offert une liberté absolue de travail, avec en bonus un budget 'américain' confortable pour ce réalisateur français : en temps de Covid, le calendrier de tournage délirant imposé par la chaîne commanditaire HBO a pratiquement interdit toute intervention extérieure sur l'équipe de réalisation, ce qui n'aurait pas manqué de provoquer le dépassement des délais. Liberté joyeusement exploitée pour donner naissance à un film atypique, à un spectacle qui renoue avec les tout débuts du cinéma, avant que l'allongement du métrage ne donne plus de pouvoir à l'histoire et au scénario.

Un film donc plus circassien que cinématographique, car un spectacle de cirque se construit non pas autour d'un récit avec début, aventures et fin, mais comme un voyage de scène en scène, ayant chacune ses propres ressorts. C'est ce que l'on retrouve dans Irma Vep, dont les épisodes (Assayas a retenu huit des dix titres de Feuillade1) puisent à quatre registres qu'ils mixent : le film, son making of, l'original (NB, muet) de Feuillade, et son tournage avec Musidora qui incarnait Irma. Ce jeu de kaléidoscope, où les mêmes éléments chatoyants et mêlés se retrouvent combinés différemment d'épisode en épisode et souvent réarrangés au sein de chacun, est nourri par une distribution riche en belles personnalités : Alicia Vikander, l'actrice suédoise multi-talents de Royal Affair (2012), Ex Machina (2014), Jason Bourne et Une vie entre deux océans (2016) ou Tomb Raider (2018) ; Vincent Macaigne, dont le phrasé hésitant habille à merveille la composition du réalisateur... Assayas ; mais aussi l'explosif Lars Eidinger, l'apaisant Alex Descas, et encore Vincent Lacoste, Hippolyte Girardot, Nora Hamzaoui, Jeanne Balibar...

L'ensemble est une réussite, même lors de la diffusion par rafales de quatre épisodes : les trois heures à la suite s'avalent avec délectation, et le décousu des événements n'empêche en rien d'en savourer les images et l'invention – ou le respect de la tradition : particulièrement celle, iconique et récurrente, de la mince Irma Vep/Musidora en combinaison noire collée à la peau, circulant avec une agilité et une précision félines sur ces toits parisiens dont le cinéma fait depuis longtemps si volontiers usage.

Jacques Vercueil

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