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Avec :
Léa Seydoux (Sandra), Pascal Greggory (Georg), Melvil Poupaud (Clément), Nicole Garcia (Françoise), Camille Leban Martins (Linn).
Née en 1981 de parents professeurs de philosophie, elle obtient un premier rôle au cinéma en 1998 dans Fin août, début septembre d'Olivier Assayas, son compagnon jusqu’en 2016. Critique aux Cahiers du cinéma de 2003 à 2005, elle réalise plusieurs courts-métrages puis Tout est pardonné (2007) obtient le prix Louis-Delluc du premier film. Suivront Le père de mes enfants (2009), Prix spécial du Jury Un certain Regard à Cannes, Un amour de jeunesse (2011), Eden (2014), L’avenir (2016), Ours d’argent à Berlin, Maya (2018), Bergman Island (2020).
Résumé :
Sandra, jeune mère qui élève seule sa fille de 8 ans, Linn, dans un petit appartement parisien, rend souvent visite à son père malade, Georg. Alors qu'elle s'engage avec sa famille dans un parcours du combattant pour le faire soigner, Sandra fait la rencontre de Clément, qu’elle a connu jadis.
Analyse :
Entre tristesse et exaltation amoureuse, le 8ème film de Mia Hansen-Love, cinéaste de l’intime, est un drame émouvant et pudique nourri une fois encore d’autobiographie. Ce conte déploie des situations familières et offre au spectateur des personnages tourmentés auxquels il peut aisément s’identifier. Le scénario entrelace deux thématiques, l’impact personnel et familial d’une maladie cérébrale dégénérative et une passion partagée mais contrariée. Sandra passe beaucoup de temps auprès de son père, victime d’une cécité et d’une confusion qui progresse rapidement. Alors qu'elle cherche, avec sa soeur et leur mère séparée de Georg depuis 20 ans, la meilleure solution - hôpital puis Ehpad - pour l’accueillir, elle fait par hasard la rencontre de Clément, un cosmo-chimiste, ami de son conjoint décédé et perdu de vue depuis longtemps. Avec lui va débuter une relation qui devient vite dévorante mais menacée, car il est marié et a un enfant. De structure rhapsodique, le récit fait se succéder de nombreuses et riches scènes de la vie quotidienne, brèves ou plus longues, qui éclairent la vie de Sandra, écartelée entre le deuil anticipé d’un père conscient de ce qu’il est en train de perdre, sa pensée, et sa pulsion désirante pour Clément. De cette alternance naît tout un système d’échos que se renvoient quatre générations féminines vivant intensément des sentiments contrastés : Sandra, rayonnant soleil mélancolique du film, fille, mère et amante, une attachante Léa Seydoux aux cheveux courts, le visage entre sourire et larmes ; Linn, une fillette futée qui perçoit tout ; la très vieille mère de Georg, fatiguée de vivre mais tellement vivante ; l’ex-femme de Georg, bobo un peu excitée et souffrant d’inhibition affective. Les protagonistes masculins sont incarnés avec une grande justesse : Georg par Pascal Greggory qui lui prête un regard éteint et son sourire lumineux, Clément par un Melvil Poupaud éternellement jeune et charmeur. Ajoutons que la réalisatrice filme avec une grande attention et sur un mode quasi documentaire le travail des soignants et qu’on n’oublie pas la discrète mais prégnante bande musicale qui jalonne le film.
Jean-Michel Zucker
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