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Fiche technique :
Réalisation et scénario : Michale Boganim ; musique : Joachim Mimouni ; photographie : Nathalie Durand ; son : Amos Greilsammer ; distribution : Dulac Distribution.

Mizrahim, les oubliés de la Terre Promise

Israël, France, 2022, 93min.

Réalisation : Michale Boganim

Biographie :

Michale Boganim, née en 1977, est une réalisatrice et scénariste franco-israélienne. Elle vit en Israël jusqu'à 7 ans, puis sa famille émigre en France. Elle commence par étudier la philosophie puis l’anthropologie sous la direction de Jean Rouch. Elle fait ensuite des études de cinéma. En 2003, Mémoires incertaines, son premier film, remporte le Prix Gras Savoy à La quinzaine des réalisateurs à Cannes. Ses documentaires suivants sont sélectionnés dans les festivals internationaux. En 2012, La Terre outragée, consacré à la catastrophe de Tchernobyl, est présenté à la Mostra de Venise.

Résumé :

Documentaire sur l’histoire de ces juifs du Maghreb ou d’orient qui sont arrivés pleins d’espoir en Israël dans les années 1950/60, en quête d’une terre promise qui s’est révélée très loin de leurs espérances.

Analyse :

Michale Boganim veut témoigner contre l’oubli d’une histoire peu connue et soigneusement occultée par Israël, qui est aussi celle de sa famille, et spécialement de son père, juif marocain qui a débarqué en Israël en quête de cette terre tant promise et convoitée. Un film également sur la transmission puisqu’elle raconte cette épopée à sa propre petite fille, souvent en voix off, une voix chaude et nuancée qui ressemble de façon très troublante à la voix de Jeanne Moreau. La réalisatrice a transporté sa camérae de ville en ville, recueillant le témoignage de plusieurs générations d’hommes et de femmes, toujours amères d’une dure réalité qui persiste aujourd’hui encore. Lorsque ces centaines de juifs, venus du Maroc, d’Algérie, d’Irak, du Yémen, d’Iran, etc…débarquent en Israël, ils espèrent vivre à Jérusalem. C’est du moins ce qui leur avait été promis. Ils ont tout quitté pour rejoindre cette terre promise. Des images d’archives les montrent sur place, hommes, femmes, enfants, bébés, vieillards, le sourire aux lèvres, embarqués dans des bus pour rejoindre leur destination finale. Ce qu’ils ne savent pas c’est qu’à la fin de ces voyages toujours nocturnes, ils sont débarqués dans le désert du Néguev, main-d’œuvre facile et corvéable pour développer des villes tout juste sorties du sable. S’ensuit une véritable et terrible ségrégation à leur encontre de la part de l’élite ashkénaze. Ce sont des séfarades, qualifiés par les israéliens de Mizrahim, appellation empreinte de mépris. Ils ne peuvent pas faire d’études supérieures, très vite orientés obligatoirement vers des métiers manuels pour former un sous-prolétariat. Le père de la réalisatrice a été de ceux-là qui ont fini par se révolter contre cette ségrégation insupportable et créer, sur le modèle du mouvement noir aux États-Unis, les Blacks Panthers, avec le même logo que celui de leurs frères d’Amérique. Une révolte qui a été un échec car elle a été laminée dès 1973 en raison de la guerre du Kippour où tous les hommes ont été appelés au front. La réalisatrice mêle les témoignages qu’elle recueille, avec la lecture à sa fille de documents familiaux, notamment une lettre de son père, et montre comment ces exilés non assimilés ne sont plus chez eux nulle part. Un beau documentaire, poignant, nécessaire et émouvant.

Marie-Jeanne Campana

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