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Avec :
Wallace Shawn (Mort Rifkin). Elena Ayana (Dr Jo Rojas). Gina Gershon (Sue). Louis Garrel (Philippe). Sergi Lopez (Paco). Christoph Waltz (La Mort).
On ne prĂ©sente pas Woody Allen. Qu’il suffise de rappeler, «soit dit en passant», qu’Allan Stewart Konigsberg est un rĂ©alisateur, scĂ©nariste, Ă©crivain, acteur et humoriste amĂ©ricain, nĂ© Ă New York dans le Bronx, le 30 novembre 1935 selon lui. Il est mariĂ©, quoiqu’on en pense, depuis 25 ans avec Soon-Yi Previn et rĂ©alise en moyenne un film par an depuis plus de 50 ans. MalgrĂ© d’innombrables rĂ©compenses qu’il n’est jamais allĂ© chercher, le cinĂ©aste a toujours trouvĂ© absurde la compĂ©tition en art.
Résumé :
Un couple d’AmĂ©ricains qui bat de l’aile assiste au festival du film de Saint-SĂ©bastien. Elle a une liaison avec un rĂ©alisateur français et il tombe amoureux d'une belle Espagnole.
Analyse :
Le patronyme Rifkin est portĂ© par de nombreux talents amĂ©ricains mais il ne s’agit ici ni d’Adam, scĂ©nariste et rĂ©alisateur, ni de JĂ©rĂ©my, prospectiviste et essayiste, ni de JoĂ«l, effrayant tueur en sĂ©rie, ni de Joshua, musicien, ni de Ron, acteur d’une centaine de films et de sĂ©ries, ni mĂŞme de Shepard, Ă©crivain de policiers et centenaire, mais de Mort Rifkin. Il y a dans la filmographie de Woody Allen des bonds en avant -des films inspirĂ©s- et aussi parfois des pauses -des films qui paraissent recycler les avancĂ©es prĂ©cĂ©dentes. Ainsi certains penseront-ils que notre gĂ©nial hypocondriaque et cinĂ©phile transi devant Welles, Bergman, Fellini, Bunuel, Godard ou Truffaut ne s’est dans ce dernier opus pas trop foulĂ© ! Mais il faut y regarder de plus près. Mort (sic!) Rifkin, le dernier avatar de Woody, est un romancier ratĂ©, ancien professeur de cinĂ©ma, exclusivement Ă©pris des grands films d’auteur du patrimoine europĂ©en. Sue, sa femme, attachĂ©e de presse et de coeur de Philippe un jeune rĂ©alisateur français insignifiant et narcissique, entraĂ®ne Mort au festival. La bienheureuse nĂ©vrose de ce dernier, que la liaison affichĂ©e de sa femme perturbe, l’amène Ă la consultation d’une…cardiologue bien sĂ»r ! Dès lors le mince scĂ©nario permet Ă l’auteur, Ă travers les quasi monologues dĂ©sabusĂ©s du protagoniste -sorte d’auto-analyse- et des dialogues nonchalants mais quelquefois brillants avec sa superficielle femme et son idĂ©alisĂ©e thĂ©rapeute, d’Ă©grener les thèmes rĂ©currents de sa philosophie - le sens de la vie, les femmes, Dieu, la mort… - et de rendre hommage, dans les rĂŞves en noir et blanc de Mort, aux images immortelles de ses idoles cinĂ©matographiques dans lesquelles il se projette lui-mĂŞme pour mieux se fondre en elles. La petite musique allĂ©nienne est si bien lĂ qu’on a parfois l’impression, sans surprises, d’avoir dĂ©jĂ vu le film.
Jean-Michel Zucker
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