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Avec :
Laure Calamy (Stéphane), Dominique Blanc (Louise), Jacques Weber (Serge), Doria Tiller (George), Céleste Brunnquell (Jeanne), Véronique Ruggia Saura (Agnès), Suzanne Clément (la détenue).
SĂ©bastien Marnier (45 ans) est nĂ© en Seine-Saint-Denis. Ses dĂ©buts sont loin d’ĂŞtre faciles. Il obtient une licence de cinĂ©ma Ă Paris VIII Ă 21 ans et tourne son premier court-mĂ©trage. Il connait alors des problèmes de financement, enchaĂ®ne les petits boulots, s’acharne et finit par tourner IrrĂ©prochable (2015), un thriller saluĂ© par Positif, puis L’Heure de la sortie (2019), encore un thriller. Ce troisième long-mĂ©trage A l’origine du mal confirme le talent et le style propres Ă ce rĂ©alisateur qui excelle Ă mĂŞler le drĂ´le et l’horreur, l’outrance et la profondeur.
Résumé :
Comment StĂ©phane, modeste ouvrière dans une conserverie de poisson, parvient Ă retrouver les traces de Serge, un père inconnu, qui coule des jours heureux dans sa somptueuse villa de Porquerolles. Comment StĂ©phane, invitĂ©e par ce père tout juste retrouvĂ© Ă rejoindre sa famille, est accueillie sans chaleur par le clan des femmes : l’Ă©pouse, la fille, la petite-fille, la servante, ambiguĂ«s Ă souhait. Comment il s’avère que StĂ©phane n’a pas de carte d’identitĂ©…
Analyse :
C’est un vrai cadeau de cinĂ©ma que nous offre SĂ©bastien Marnier dans son 3ème long-mĂ©trage : une comĂ©die noire et jubilatoire, une mise en scène Ă©poustouflante, un dĂ©cor ahurissant, l’ambiance d’un Chabrol entre drĂ´lerie et cruautĂ©. Ajoutez Ă ce tableau d’honneur une brochette d’acteurs remarquables dont Laure Calamy, Ă qui on donnerait le bon Dieu sans confession, Dominique Blanc, mĂ©connaissable en Ă©pouse excentrique et Jacques Weber plus vrai que nature en patriarche impĂ©nĂ©trable.
A peine la jeune StĂ©phane a-t-elle pĂ©nĂ©trĂ© dans la villa paternelle que le spectateur est envahi par la prĂ©monition d’un drame : une ambiance trouble vous saisit Ă la gorge. StĂ©phane est introduite par Agnès, une servante un peu trop stylĂ©e, dans un immense salon oĂą l’accueillent le regard fixe d’animaux empaillĂ©s, une profusion de plantes parfois carnivores, un amas hĂ©tĂ©roclite de tableaux, miroirs, luminaires, fauteuils et canapĂ©s. PassĂ© le premier moment de stupĂ©faction anxieuse, StĂ©phane fait la connaissance de Louise, l’Ă©pouse fantasque de son père, de George, la fille aĂ®nĂ©e d’une froideur glaciale. Elle vient de reprendre les affaires de son richissime père affaibli par un rĂ©cent AVC. Et enfin Jeanne, la fille de George, qui ne parle guère et ne cesse de prendre des photos. Bref : un monde de femmes. On pressent que se joue lĂ une pièce inquiĂ©tante dont on ne saisit pas bien les enjeux. StĂ©phane, la fille oubliĂ©e, si douce, si serviable, pourrait bien ĂŞtre l’Ă©lĂ©ment perturbateur venu de l’extĂ©rieur qui va dĂ©stabiliser puis faire basculer ce petit monde qui semble fonctionner selon des règles bien Ă©tablies. Alors attention : on vous ment…
SĂ©bastien Marnier dissĂ©mine tout au long de la narration des indices qui nous intriguent et nous Ă©garent jusqu’Ă la rĂ©vĂ©lation finale. Il nous livre un thriller psychologique qui sous une forme baroque rĂ©vèle la dĂ©tresse et la noirceur d’un ĂŞtre prĂŞt Ă tout pour retrouver une appartenance. Serait-ce lĂ l’origine du mal ?
Françoise Lods
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