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Avec :
Omar Sy (Bakary), Alassana Diong (Thierno), Jonas Bloquet (Lieutenant), Bamar KLane (Salif).
Mathieu Vadepied, né en 1963, est d’abord photographe avec Raymond Depardon et Jacques Audiard. En 2003 et 2004 il réalise deux courts métrages et en 2015 son premier long métrage, La vie en grand. Tirailleurs a fait l’ouverture d’un Certain Regard à Cannes 2022.
Résumé :
1917- Bakary Diallo est un berger peul dans le nord du Sénégal. Son fils, Thierno, est enrôlé de force dans l’armée pour servir la France en pleine Première guerre mondiale. Bakary décide de partir pour le protéger sur le champ de bataille.
Analyse :
Les films traitant des soldats noirs dans les guerres franco-allemandes sont très rares : Indigènes de Rachid Bouchareb et surtout Le camp de Thiaroye d’Ousmane Sembene mais il s’agissait de la guerre 39-45. Dans ce film, Mathieu Vadepied nous parle de la guerre des tranchées de 14-18, sujet que le cinéma a très souvent traité mais jamais en évoquant les soldats noirs enrôlés de force pour servir de chair à canon. Ce film aura donc valeur de témoignage pour la mémoire des tirailleurs sénégalais. Les assauts inutiles, les milliers de morts pour conquérir une colline que l’on abandonne après, sans motif, tout cela a été montré de nombreuses fois mais ici l’absurdité de cette guerre est accentuée par le fait que ces soldats noirs ne savent pas pourquoi ils se battent et que la plupart d’entre eux ne parlent pas français mais peul. Au-delà de la guerre, le réalisateur se penche sur la relation père-fils, entre Bakary et Thierno. Le premier ne pense qu’à protéger son fils et à le sortir de cette guerre quitte à le faire déserter. Le second qui est allé à l’école « dans l’école des blancs » et parle français va peu à peu s’affranchir de la tutelle paternelle et passer à l’âge adulte. Le rapport entre père et fils va s’inverser tout en conservant le grand respect dû aux parents dans la culture africaine. La réalisation est sans fioritures et très solide dans les scènes de combat. Le film est porté par ses acteurs. Omar Sy est impressionnant de force et de professionnalisme et le jeune Alassane Diong montre avec beaucoup de subtilité le passage de l’enfant à l’homme responsable. Ce film dit grand public a beaucoup de qualités, notamment celle de faire découvrir à ceux qui l’ignoraient cet aspect longtemps occulté de la grande guerre.
Jean Wilkowski
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