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Avec :
Greta Lee (Nora), Yoo Teo (Hae Sung), John Magaro (Arthur).
Berlinale 2023 compétition
Réalisation : Celine SongCeline Song est une réalisatrice, dramaturge et scénariste sud-coréenne et canadienne basée aux États-Unis. Elle est née en 1988 en Corée du Sud et à émigré au Canada à l’âge de 12 ans avec ses parents. Elle a obtenu une maitrise en écriture dramatique de l’université de Colombia (NY) avant d’écrire des pièces de théâtre. Ce premier long-métrage, Past lives, a été présenté aux festivals de Berlin et Sundance puis au festival du Film américain de Deauville.
Résumé :
A 12 ans, Nora et Hae Sung sont amis. Les circonstances les séparent. A 30 ans, ils se retrouvent, adultes, confrontés à ce qu’ils auraient pu être, et à ce qu’ils pourraient devenir.
Analyse :
Dans une magnifique scène d’ouverture trois personnages discutent autour d’un bar : une femme asiatique au visage grave et deux hommes, l’un asiatique lui aussi et l’autre américain. On se demande quels sont les liens entre eux. Un flash-back nous ramène alors 24 ans plus tôt quand deux jeunes Coréens, un garçon et une fille de 12 ans et habitant le même quartier, Nora et Hae Sung, se lient d’une vive amitié. Mais les parents de Nora vont émigrer aux Etats-Unis et cette dernière deviendra une vraie Américaine. Douze ans plus tard, les deux jeunes adultes renouent grâce aux réseaux sociaux. Elle habite à New York, où elle aspire à être dramaturge, tandis que lui termine, à Séoul, ses études en ingénierie. C’est comme s’ils s’étaient parlé la veille. Nora est troublée, hésite et refuse que leur rencontre aille plus loin. Douze autres années passent, Nora s’est mariée à Arthur et nous sommes de nouveau dans le bar de la première scène. Le rapport entre cette femme et les deux hommes de sa vie sont traités en dehors de tous les poncifs. Comme avec Resnais dans Smoking, no smoking le film interroge sur ce qu’aurait été leur vie si les événements avaient été différents. Il y a cette scène où Hae Sung demande à Nora si, admettant qu’elle ne soit pas partie de Séoul, ils se seraient selon elle mariés ou pas. Puis séparés, ou pas. Ils ne le sauront jamais. Dès lors, leurs échanges sont empreints d’une note de regret, voire de mélancolie, d’autant plus difficile à chasser qu’elle ne repose sur rien de tangible. Dans un film hollywoodien, on aurait pu savoir comment tout ce serait enchaîné et conclu. Mais Past Lives est coréen, rien n’y est convenu ou prévisible. Celine Song réussit à traduire la tension amoureuse au moyen de compositions parlantes, comme ce gros plan des mains de Nora et Hae Sung qui se touchent presque, mais pas tout à fait, dans le métro. C’est un film d’une grande sensibilité où les sentiments et les émotions sont très bien analysés de même que les différences de cultures entre la Corée et les Etats Unis.
Jean Wilkowski
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