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Réalisation : Steven Spielberg. Scénario : Steven Spielberg et Tony Kushner. Musique : John Williams. Montage : Sarah Broshar. Direction artistique : Andrew Max Cahn. Distribution : Universal Pictures.
Avec :
Gabriel LaBelle (Sammy Fabelman), Michelle Williams (la mère, Mitzi), Paul Dano (le père, Burt), Julia Butters (Reggie Fabelman), Judd Hirsch (l’oncle Boris Podgorny), Davis Lynch (John Ford), Keeley Karsten (Natalie Fabelman), Seth Rogen (Bennie), Chloe East (Monica), Sam Rechner (Logan).
Steven Spielberg, né en 1946, acteur, scénariste, réalisateur et producteur, est un illustre représentant de l’industrie hollywoodienne du cinéma (sa fortune estimée à plus de 3 milliards de dollars). Outre le premier blockbuster de l’Histoire, Les dents de la mer (1975), il a créé divertissement et anticipation (Rencontres du 3ème type, E.T., Indiana Jones.) ainsi que des films d’Histoire (La liste de Schindler, Munich, Le pont des espions). The Fabelmans a reçu moult prix (Toronto, Golden Globes, Oscars).
Résumé :
Dans une salle du New Jersey, le jeune Sammy Fabelman alias Spielberg, 6 ans, voit son premier film, Sous le plus grand chapiteau du Monde, et c’est un éblouissement. Spielberg raconte son enfance très heureuse avec ses parents et ses sœurs, leur déménagement dans l’Arizona, son adolescence en Californie tout en évoquant ses débuts de scénariste-réalisateur-monteur-projectionniste et sa confrontation avec le monde des adultes.
Analyse :
Evocation de Cecil B DeMille dès les premières scènes, avec, le 10 janvier 1952, une projection déterminante pour le jeune Sammy-Steven, et tout à la fin, dans les années 1960, sa rencontre avec le vieux John Ford : le 34ème long métrage du réalisateur captive de bout en bout, c’est un vrai monument. Spielberg qui n’a cessé de nous divertir, dans tous les styles, s’intéressant au passé, au présent et au futur, se livre comme jamais et à un rythme très soutenu. Les bribes d’histoire familiale qu’on connaissait sont ici rassemblées, expliquant l’influence considérable de sa famille sur la naissance de son métier et de son art, notamment celle de sa mère. Michelle Williams incarne à merveille cette blonde fantasque, une artiste gâchée, au visage expressif, toujours en mouvement, glamour à la manière de Marilyn, avec sa coupe au carré très court et son rouge à lèvres à la Warhol. Le père (Paul Dano), un scientifique déjà présent dans d’autres films de Spielberg, apparaît ici, avec son visage poupin, aimant et tolérant. Les premiers courts-métrages de Sammy donnent lieu à des fictions délicieuses comme celle où ses sœurs, enveloppées de la tête aux pieds de papier toilette mouillé, incarnent d’effrayantes momies tandis qu’il filme en 8mm. Pour un western (Escape to nowhere), pour une scène de guerre pleine de cadavres il fera appel à ses copains, et il filme sans arrêt, paysages, personnes, tout ce qui se passe. Il fait aussi le montage, ce qui le fera découvrir le secret maternel! Spielberg enchaîne les scènes à toute vitesse, avec toujours des traits d’humour, et une bande son très présente : musique de piano (Satie, Beethowen, Bach), extraits des Sept mercenaires, de L’Homme qui tua Liberty Valance, de La conquête de l’ouest et de La prisonnière du désert, tubes d’époque (Scott Joplin) et partitions de John Williams, son musicien attitré. Le divorce des parents, drame dont le réalisateur n’a cessé de parler, la fin de la joyeuse vie familiale, la confrontation avec la brutalité et l’antisémitisme dans un collège californien sont vus au niveau de l’adolescent qui se console en s’adonnant encore davantage au cinéma. Plusieurs scènes sont éblouissantes, comme celle où Mitzi danse dans la lumière, révélant à tous son mal être. Ou l’apparition, vertigineuse pour l’apprenti cinéaste, de John Ford (David Lynch) qu’il admire tant et qui lui donne une leçon magistrale … de ligne d’horizon.
Françoise Wilkowski-Dehove
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