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Fiche technique :
Réalisation et scénario : Kirill Serebrennikov. Image : Vladislav Opelyants. Son : Boris Voyt. Montage : Yuriy Karikh. Décors : Vladislav Ogay. Costumes : Dmitri Andreïev. Productio : Hype Film, Kinoprime, Charades Productions, Logical Pictures. Distribution : Bac Films.

Avec :
Odin Lund Biron (Piotr Ilitch Tchaïkowski); Alyona Mikhailova (Antonina Milioukova); Filipp Avdeiev (Modeste et Anatoli Tchaïkowski); Ekaterina Ermishina (Liza); Natalia Pavlenkova (mère de Tchaïkowki); Miron Fedorov (Nikolai Rubinstein).

La femme de Tchaïkovski

Russie, France, Suisse, 2022, 143min.

Réalisation : Kirill Serebrennikov

Biographie :

Né en 1969 à Rostov sur le Don, de mère ukrainienne, Kirill Serebrennikov fait des mises en scène de théâtre remarquées avant même d’être diplômé en sciences physiques, et réalise des films pour la télévision. Nommé en 2012 directeur du Centre Gogol de Moscou, qu’il quitte le 30 juin 2022 avec la pièce Je ne fais pas la guerre (sic!), il a enchaîné une brillante filmographie: Ladultère (2012), Le disciple (2016), Leto (2018), La fièvre de Pétrov (2021).

Résumé :

Russie, 19ème siècle. Antonina Miliukova, jeune femme aisée et apprentie pianiste, épouse le compositeur Piotr Tchaïkovski. Mais l’amour qu’elle lui porte n’est pas réciproque et la jeune femme est violemment rejetée. Consumée par ses sentiments, Antonina accepte de tout endurer pour rester auprès de lui.

Analyse :

Serebrennikov considère l’immense compositeur qu’est Tchaïkowski comme un ovni dont peu de gens connaissent la vraie vie. Son film n’est ni un biopic, ni un film musical mais la longue brûlure surréaliste qu’infligea malgré lui cet homme à une femme qui cultiva pour lui, et pour son propre malheur, une passion amoureuse sans espoir qui la rendit folle. Dans la Russie tsariste de la 2ème moitié du 19ème siècle, marquée par la misère et la religiosité du peuple, Antonina Miliukova, de petite noblesse, rencontre dans un salon Piotr Tchaïkovski dont elle s’éprend impétueusement et s’inscrit au conservatoire pour l’approcher. L’amour qu’elle lui porte ne sera jamais partagé, car celui-ci, attiré par les garçons, la rejettera avec la violence méprisante que subissaient souvent les femmes, privées de tout statut légal. Antonina l’obligera néanmoins à l’épouser, car le musicien, après avoir résisté un peu, accepta ce mariage de façade, -bien qu’à cette époque l’homosexualité fût tolérée chez les élites-, pour étouffer les rumeurs, et à condition que sa femme puisse consentir à une froideur hostile dont elle découvrira progressivement l’origine. Dévorée par cet amour suicidaire, elle refusera jusqu’au bout de divorcer. Le ton est donné dès la première scène qui montre Antonina éperdue se hâtant vers la dépouille de son mari, lequel, quand apparaît son épouse, se relève de sa couche mortuaire pour lui dire à quel point il la hait! Dès lors tout sera montré dans l’ordre chronologique. Malgré les mises en garde de sa propre famille et des frères de son idole, malgré les insinuations injurieuses de l’entourage du musicien, la femme de Tchaïkovski, victime de bouffées délirantes hallucinatoires, va perdre de plus en plus pied avec la réalité au cours de quelques scènes prodigieuses entre réalisme et onirisme. Ce drame de folie et de mort au style flamboyant évoque le baroque d’un Fellini dans Roma ou les attraits morbides d’un Visconti dans Mort à Venise, tissé de camaïeux de couleurs éteintes, d’un travail raffiné sur la lumière, de mouvements de caméra très fluides et de longs plans séquences enivrants.

Jean-Michel Zucker

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