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Fiche technique :
Réalisation et scénario : Sam Mendes – Photographie : Roger Deakins – Musique : Trent Reznor, Atticus Ross – Producteur : Pippa Harris, Sam Mendes.

Avec :
Olivia Colman (Hilary) – Micheal Ward (Stephen) – Tom Brooke (Neil) – Tanya Moodie (Delia) – Hannah Onslow (Janine) – Crystal Clarke (Ruby) – Toby Jones (Norman) – Colin Firth (Mr. Ellis).

Empire of Light

Royaume-Uni, Etats-Unis d'Amérique, 2023, 114min.

Sam Mendes, né en 1965, est passionné de théâtre. Il suit d'abord des études à l'Université de Cambridge avant de rejoindre la Royal Shakespeare Company. Après la mise en scène de théâtre, il s’oriente vers le cinéma et enchaîne les films : American Beauty (1999), Les sentiers de la perdition (2002), Jarhead – la fin de l’innocence (2005), Les Noces rebelles (2008), Away we go (2009), Skyfall (2012), 007 Spectre (2015), 1917 (2019) et les récompenses avec l’oscar du meilleur réalisateur pour American Beauty et 1917 et du meilleur film avec 1917. Empire of Light est son dernier film.

Résumé :

Hilary, responsable d’un cinéma dans une ville balnéaire anglaise, tente de préserver sa santé mentale fragile. Stephen est un nouvel employé qui n’aspire qu’à quitter cette petite ville de province où chaque jour peut vite se transformer en épreuve. En se rapprochant l’un de l’autre, ils vont apprendre à soigner leurs blessures grâce à la musique, au cinéma.

Analyse :

Les derniers films de Sam Mendes traitaient d’espionnage. Nous passons avec Empire of Light dans un tout autre domaine. Sam Mendes a voulu nous raconter l’époque de son adolescence à partir de deux destins. Hilary et Stephen sont des blessés de la vie. Ils vont se rapprocher et s’aider mutuellement. Hilary, dépressive, est directrice du cinéma L’Empire. Stephen, employé, rêve de quitter cette ville balnéaire du sud de l’Angleterre pour étudier l’architecture. Hilary et Stephen ainsi que les autres employés font vivre ce cinéma avec leurs caractères, leurs désirs et leurs secrets enfouis. Sam Mendes a fait du cinéma, dans lequel se passe une bonne partie du film, un personnage à part entière. C’est un magnifique bâtiment art déco dont nous découvrons petit à petit tous les recoins. A travers de grandes baies vitrées donnant sur la mer, on respire l’odeur des pop-corn, on découvre le majestueux escalier, la moquette géométrique, le second étage à l’abandon et le toit d’où Hilary regarde chaque année le feu d’artifice du nouvel an. Ce film donne aussi un aperçu de la société anglaise de Mme Tchatcher des années 1980 avec le racisme ambiant et l’arrivée des skinheads. La musique est une présence émotionnelle tout au long du film, la musique des années 70-80. Dès le début du film lorsque Hilary ouvre l’Empire, la musique est là, celle du pianiste de jazz Bill Evans. La musique façonne l’atmosphère du film. L’ambiance est aussi donnée par les couleurs chaudes qui varient selon les scènes et par le jeu des acteurs. Norman, le projectionniste joué par Toby Jones garde secret son antre. Mais lorsqu’il le fait découvrir à Stephen puis à Hilary, c’est un autre homme entouré de photos souvenirs maniant avec habileté ses deux projecteurs, ses deux bobines, l’ouverture des rideaux, le coup d’œil à la salle. Le personnage d’Hilary joué par Olivia Colman est magnifiquement interprété.

Pour Sam Mendes, le cinéma, la musique sont des lieux de culture qui doivent rassembler les gens. « Le cinéma c’est la vie et ça efface tous les problèmes » dit Stephen à Hilary.

Marie-Christine Griffon

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