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Fiche technique :
Réalisateur : Jean-Paul Salomé. Scénario : Jean-Paul Salomé et Fadette Drouard, d’après le livre homonyme de Caroline Michel-Aguirre en 2019. Photo : Julien Hirsch. Montage : Valérie Deseine et Aïn Varet. Musique : Bruno Coulais. Distribution : Le Pacte.

Avec :
Isabelle Huppert (Maureen Kearney), Marina Foïs (Anne Lauvergeon), Ivan Attal (Luc Oursel), Grégory Gadebois (Gilles Hugo), Pierre Deladonchamps (adjudant-chef Brémont), François-Xavier Demaison (militant CFDT), Gilles Cohen (Maître Témine), Christophe Paou ( Arnaud Montebourg), Andréa Bercond (la présidente du tribunal).

La syndicaliste

France, Allemagne, 2023, 121min.

Jean-Paul Salomé, né en 1960, est un scénariste et réalisateur français qui a étudié le cinéma à La Sorbonne avant d’être assistant réalisateur, notamment de Claude Lelouch. En 1991 il réalise un premier long-métrage pour la télévision, Crimes et Jardins. Parmi ses films suivants, on remarque : Belphégor, le fantôme du Louvre (2001), Les femmes de l’ombre (2008), La daronne(2019, avec Isabelle Huppert, César de la meilleure adaptation).

Résumé :

En 2012, une syndicaliste CFDT d’Areva, Maureen Kearney, défend le maintien des emplois dans ce fleuron du nucléaire français dirigé jusqu’en 2011 par Anne Lauvergeon puis par Luc Oursel. Combative, obstinée, elle se retrouve au centre d’intérêts (restés obscurs), subissant des menaces jusqu’à une violente agression à son domicile. Le film s’appuie sur l’enquête d’une journaliste de l’OBS, Carolie Michel-Aguirre.

Analyse :

C’est un film coup de poing comme on en voit rarement et qui laisse pantois. D’emblée il nous est dit qu’il reflète des points de vue subjectifs. Mais ce faisant il dénonce un scandale d’Etat français datant d’il y a dix ans, sous les présidences Sarkozy puis Hollande, et une enquête bâclée sur l’agression dont a été victime la syndicaliste Maureen Kearney et dont on n’a pas trouvé le ou les auteurs. On est surpris de voir de nombreuses personnalités de premier plan représentées à l’écran dans cette sale affaire : Anne Lauvergeon et Luc Oursel pour Areva, Henri Proglio pour EDF, ainsi que dans le monde politique Arnaud Montebourg. Le film est alerte et les faits sont clairement déroulés avec Isabelle Huppert magistrale, en blonde à chignon pour incarner Maureen Kearney. Dans la première partie du film, la syndicaliste est avertie par un mystérieux informateur d’un accord secret entre Areva, EDF et un groupe chinois, visant à construire des centrales nucléaires conjointement, avec des transferts de technologie et des suppressions de postes chez Areva. Après avoir subi menaces et pressions en tous genres pour qu’elle « se calme », la syndicaliste - qui est détestée aussi en tant que femme par ses adversaires masculins - est agressée à son domicile, le jour où elle devait rencontrer le président Hollande. Commence alors une enquête de la gendarmerie, très développée, qui révèle des agissements pour le moins surprenants de la part notamment d’un adjudant-chef et du corps médical. Le récit montre bien la discrimination permanente dont est victime la syndicaliste en tant que femme. Les relations longtemps privilégiées de cette dernière avec Mme Lauvergeon sont par ailleurs déconcertantes.
Après un tel brûlot, on aimerait en savoir plus.

Françoise Wilkowski-Dehove

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