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Avec :
Hugh Jackman (Peter), Laura Dern (Kate), Vanessa Kirby (Beth), Zen McGrath (Nicholas), Anthony Hopkins (le grand-père).
Florian Zeller est né en 1979, il est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris (IEP). D’abord écrivain et maître de conférences à l’IEP, il s’est tourné vers le théâtre - La mère (2010), Le père (2012), Le fils (2018) notamment -, devenant l’un des grands dramaturges français. Puis il se tourne vers le cinéma, en adaptant sa pièce : The Father (2020, immense succès, multiples récompenses). The son a été présenté à la Mostra de Venise en 2022.
Résumé :
Nicholas, dix-sept ans, est un adolescent extrêmement perturbé, avec des troubles du comportement et de l’humeur, et un décrochage scolaire. Ses parents se sont séparés, il vit avec sa mère, son père s’est remarié et a un nouveau-né.
Analyse :
On est tout de suite entraîné vers le drame qui se prépare. Devant le désarroi de Nicholas, sa mère, Kate, accepte qu’il aille vivre avec son père, Peter, avocat d’affaires. Celui-ci le reçoit dans son nouveau foyer et les deux parents, avec la nouvelle épouse, Beth, font leur possible pour l’aider. Mais, ils sont obligés d’avoir recours à l’internement. Après The Father qui traitait de la maladie mentale (Alzheimer), vu du point de vue du patient, de l’intérieur, ici, nous sommes dans la dépression profonde de l’adolescent vu de l’extérieur et du point de vue des parents et de l’enfant. Nous sommes tout de suite plongés dans la détresse de l’ado, au collège, chez son père, avec sa belle-mère. Les tentatives pleines de bonne volonté des parents pour l’aider ne font qu’empirer son état. Au collège, après une crise, il est interné. A ce moment, se situe une scène clé sur son sort : accepter ou non un internement thérapeutique de longue durée. Les parents, bouleversés, hésitent, décision terrible. Nicholas hurle son désespoir et son refus. On les retrouve tous les trois en liberté. La scène est vraiment très violente. L’adolescent ne va pas mieux et, de drames en maladresse, quand Beth refuse qu’il fasse le baby-sitter pour son bébé, son abattement et sa révolte s’aggravent. C’est un tableau de la grande dépression adolescente extrêmement violent, même insoutenable par instants, qui montre bien l’impuissance des parents devant la situation. Pourquoi l’enfant qui a été un petit enfant solaire -- on le voit dans des flashbacks un peu trop appuyés et longs--, a-t-il basculé dans la maladie ? Rien n’est dévoilé permettant une explication. Seule, une scène courte, remarquable, bien qu’un peu plaquée, offre un semblant de compréhension. Scène avec le remarquable Anthony Hopkins qui joue le rôle du grand-père, le père de Peter, un père sec, arriviste, qui n’a pas été un père. A ce moment, Peter n’est plus un père, mais un fils souffrant encore de la cruauté de cet homme. En fait, il a essayé de faire de son mieux pour son fils, mais le traumatisme post générationnel, qu’il portait en lui, s’est posé sur son fils. En cela, cette scène qui n’existait pas dans la pièce est une scène clé du film. Certaines scènes, comme celles autour de la funeste buanderie sont trop appuyées et font prévoir le drame, à noter aussi que les flashbacks de l’enfance sont en trop grands nombre. La scène finale, dans laquelle le père a la vision d’un futur idyllique qu’il aurait pu partager avec son fils, est trop convenue et n’atteint pas la beauté et la douleur de celle de la mère à la fin de « Mommy » de Xavier Dolan. C ’est un film intéressant porté par Hugh Jackman dans le rôle du père.
Anne-Elisabeth Schnell
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