![]() |
PROtestants et FILmophiles |
PROmouvoir les FILms dont la qualité artistique et humaine aide à la connaissance du monde contemporain
ACCUEIL - QUI SOMMES-NOUS ? - ACTIVITES - PUBLICATIONS - GROUPES - CRITIQUES DE FILMS - RADIO - FESTIVALS
Avec :
Swann Arlaud (Robert Linhart). Mélanie Thierry (Nicole). Denis Podalydes (Junot). Olivier Gourmet (Klatzman). Lorenzo Lefebvre (Yves). Félix Vannoorenberghe (Jean-Louis). Zélie Marbot (Virginie). Malek Lamraoui (Ali). Yasin Ouicha (Sadok). Robin Migné (Christian). Raphaëlle Rousseau (Sacha). Eric Nantchouang (Boubakar). Luca Terraciano (Primo).
Né en 1973 et formé à la réalisation à l'INSAS en Belgique, il réalise plusieurs documentaires et courts-métrages avant une première fiction Rien de personnel, une comédie de dupes en entreprise présentée à la Semaine de la critique au festival de Cannes 2009.
Résumé :
Quelques mois après mai 1968, Robert, normalien, philosophe et d'extrême gauche, décide de se faire embaucher chez Citroën en tant que travailleur à la chaîne. Comme d'autres de ses camarades, il veut s'infiltrer en usine pour raviver le feu révolutionnaire, mais la majorité des ouvriers ne veut plus entendre parler de politique.
Analyse :
L'objectif du cinéaste est de transformer un texte autobiographique qui s'attache à montrer ce qu'est la classe ouvrière et l'aliénation par le travail en une fiction d'une puissance dramatique fidèle à celle du livre. L'idée de Robert Linhart, - proche en ceci de la philosophe Simone Weil - est que pour s'engager, il faut s'immerger dans le concret du travail ouvrier, pour le comprendre et contribuer à la lutte. Ainsi se fait-il recruter comme OS en septembre 68 dans l'usine Citroën de la porte de Choisy à Paris, occasion d'une spendide reconstitution d'une chaîne de fabrication de 2CV dans les friches Michelin à Clermiont-Ferrand, inspirée d'un documentaire de Louis Malle Humain, trop humain (1972). Dès le 1er jour Robert, (très émouvant Swann Arlaud avec sa fragilité intérieure et son questionnement) , après avoir essuyé la surprise et la méfiance du directeur (Excellent Podalydès à contre-emploi) parce qu'il a le Certificat d'Etudes, est blessé à la main en raison de son inexpérience et des cadences imposées. Très vite, il va s'interroger sur la légitimité de sa démarche. Certes il ne manipule pas ses camarades, mais a-t-il le droit, comme eux, de s'exprimer ? Quand les ouvriers apprennent que Robert est en réalité professeur, certains comprennent sa démarche, - comme Klatzmann (Olivier Gourmet souverain), un ancien curé devenu délégué CGT - mais d'autres remarquent que " s'il est licencié il retrouvera son emploi de prof, pas nous ! " et Sadok lui dit " Tu es fou ". S'il fait l'expérience du mépris et de l'hostilité des agents de maîtrise et de leurs propos racistes, il se lie d'amitié avec Boubakar, roi dans son pays, et Yves, lycéen maoïste radical. Cependant, lors de l'échec de la grève, déclenchée quand Citroën décide de se rembourser des accords de Grenlle en exigeant 3/4 d'heures supplémentaires de travail non payé, et cassée par les brutalités des nervis du patron et les propos doucereux de celui-ci, il ressentira une forme de culpabilité, prix de son engagement. Même si le concept marxiste s'actualise de nos jours sur la question des inégalités sociales et de l'immigraption, le film exprime une nostalgie de l'idéologie progressiste que portait une espèce en voie de disparition, la classe ouvrière, solidaire malgré les différences de ses membres, car tous étaient attachés à la même chaîne.
Jean-Michel Zucker
Autres articles sur ce film
Siège social, 40 rue de Las Sorbes, 34070 Montpellier Secrétariat national, 390 rue de Font Couverte Bât. 1, 34070 Montpellier |