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Fiche technique :
Réalisation et scénario : Florian Heinzen-Ziob ; distribution : Dulac Distribution.

Dancing Pina

Allemagne, 2023, 112min.

Réalisation : Florian Heinzen-Ziob

Biographie :

Florian Heinzen-Ziob, né en 1984, est un jeune chef monteur, producteur, réalisateur allemand. Il est connu pour Tomo (2013), Original Copy (2015), For your own safety (2016), et German class (2018).

Résumé :

Au Semperoper en Allemagne et à l’École des Sables, près de Dakar, de jeunes danseurs, guidés par d’anciennes membres du Tanztheater de Pina Bausch, revisitent deux chorégraphies légendaires, Iphigénie en Tauride et Le Sacre du printemps.

Analyse :

Les documentaires sur Pina Bausch, fabuleuse chorégraphe, ne manquent pas. Beaucoup d’entre nous ont en tête le film de Wim Wenders, Pina (2011), une œuvre de deuil sortie juste deux ans après la mort brutale de la chorégraphe. La démarche de Florian Heinzen-Ziob est différente. C’est un film sur l’héritage de Pina, tourné vers l’avenir. Le réalisateur suit le montage de deux chorégraphies emblématiques de la danseuse dans deux lieux différents, Iphigénie en Tauride (crée par Pina Bausch en 1974), à l’opéra le Semperoper de Dresde, et Le Sacre du printemps (1975), à l’École des Sables de Dakar de Germaine Acogny. Dans le premier cas un décor de dorures et angelots avec des danseurs et danseuses de formation classique ; dans le second un hangar ouvert sur la nature, posé sur le sable doré près de la mer, avec des danseurs et danseuses venus de plusieurs pays d’Afrique, davantage formés aux danses traditionnelles africaines. D’anciennes danseuses de la troupe du Tanztheater Wuppertal, la compagnie de Pina, transmettent à ces jeunes l’esprit de la danse telle que la concevait Pina. Il ne s’agit pas de copier, de refaire à l’identique, mais de faire vivre les chorégraphies à travers l’histoire, la culture, les traditions diverses de ces jeunes venus de tous les continents. « Pour que sa danse reste vivante, elle doit évoluer avec ceux qui la dansent » nous dit son fils, Salomon Bausch. Une école de la libération du geste pour mieux intérioriser et incarner les personnages, où il faut oublier tous ses acquis, se réinventer, être fidèle à soi-même, lâcher prise. Une tension et une inquiétude sont palpables chez les interprètes africains. Le réalisateur, passant d’un lieu à l’autre, procède à des interviews. À Dakar on comprend le courage qu’il a fallu à certaines danseuses pour braver les interdits familiaux. Une femme doit se marier, avoir des enfants, la danse la rendra stérile... A Dresde, avec la danseuse Sangeun Lee qui incarne Iphigénie, longiligne dans sa robe de soie à bretelles, on croirait revoir Pina Bausch, liane fragile et indestructible.

La dernière scène du film est magistrale : privés de spectacle à cause de la pandémie de Covid, les danseurs africains interprètent Le Sacre du Printemps au coucher du soleil sur une plage où l’on a ratissé le sable pour délimiter une scène, dans un cadre sublime. Une danse des corps, une danse de l’âme.

Marie-Jeanne Campana

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