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Avec :
Jason Schwartzman (Augie Steenbeck), Jake Ryan (Woodrow Steenbeck), Scarlett Johansson (Midge Campbell), Tom Hanks (Stanley Zak), Jeffrey Wright (Général Grif Gibson), Tilda Swinton (Dr. Hickenlooper), Bryan Cranston (le présentateur), Edward Norton (Conrad Earp), Adrian Brody (Schubert Green).
Wes Anderson, Texan né en 1969, licencié en philosophie, est un cinéaste autodidacte très lié aux frères Luke et Owen Wilson. Depuis 1996 (Bottle Rocket), Asteroid City est son onzième long métrage, dont deux d'animation (Fantastic Mr Fox, 2009, et l'Ile aux chiens, 2018). Son plus gros succès de public a été de loin The Grand Budapest Hotel (2014), et à un moindre degré La famille Tenenbaum (2001), Moonrise Kingdom (2012), L'ïle aux chiens. Il s'est fait remarquer par son goût des plans symétriques et des couleurs vives, et sa fidélité à plusieurs actrices et acteurs (Bill Murray, Jason Schwartzmann, Owen Wilson, Tilda Swinton...).
Résumé :
1955. En plein désert des États-Unis, où se déroulent à l'époque des essais atomiques, Asteroid City est une minuscule localité connue pour son cratère de météorite et un observatoire astronomique. Convergent vers ce site pour un week-end les familles de cinq enfants surdoués, pour y présenter les inventions qui les ont fait distinguer par militaires et astronomes.
Analyse :
Asteroid City s’inscrit dans la ligne des films précédents de Wes Anderson avec ses aplats, colorés comme une joyeuse bande dessinée, qui relativisent le message, et son humour inaltérable même aux moments les plus graves du film, la peur, la menace, la mort.
Le spectacle d’Anderson se compose de trois éléments : paradoxalement, une pièce de théâtre jouée sur une scène qu’on ne verra jamais, un film en couleur – scandé en actes et scènes et peut-être uniquement construit dans la tête du scénariste de la pièce – qui déroule l’histoire de la pièce, et un making of, en noir et blanc. Les coulisses du tournage se révèlent vers la fin, à travers des portes maquillées qui permettent de quitter facilement le cratère de la météorite, on y débouche même sur un balcon dans une rue, un cinéma en face. Ce dispositif peut-être un peu lourd cherche, comme les images et l’humour permanent, à détourner le spectateur d’un trop plein d’émotions qui pourrait l’assaillir.
Car il s’agit, une fois de plus chez Wes Anderson, de drames familiaux, d’enfants mûris trop tôt et d’adultes infantilisants. En particulier, A bord du Darjeeling limited (2007) en est très proche sur ce point.
Le lieu de tournage du film se trouve dans un désert américain où le garage et le restaurant au bord de la route rappellent un peu Bus Stop (1956) de Joshua Logan. Ce lieu est censé être un espace militaire scientifique. Il est accolé à un observatoire où les jeunes inventeurs prodiges sont censés recevoir des médailles. L’explosion programmée d’une bombe atomique, l’arrivée d’un alien dans le cratère d’un astéroïde, la réclusion des personnages qui s’ensuit pour un temps, plongent les personnages dans l’inquiétude (une allusion des confinements récents ?). L’alien, tel un footballeur maladroit qui l’aurait envoyé dans l’espace il y a 5000 ans, vient chercher puis restitue depuis son vaisseau spatial son astéroïde immatriculé entre-temps, après son rajout à l’inventaire d’un musée extra-planétaire identifiant les pièces intéressantes.
La tendresse et la légèreté sont au rendez-vous, tel ce petit chapparral qui traverse et retraverse la route en dansant. Excellent film !
Nicole Vercueil
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