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Fiche technique :
Réalisation et scénario : Monia Chokri. Photographie : André Turpin. Décor : Montréal et les Laurentides. Distribution : Memento Distribution (France).

 

Avec :
Magali Lépine Blondeau (Sophia), Pierre-Yves Cardinal (Sylvain), Francis-William Réaume (Xavier), Monia Chokri (Françoise, l’amie de Sophia).

Simple comme Sylvain

Canada, 2023, 110min.
Cannes 2023 Un Certain Regard

Québécoise née en 1982. Elle a débuté comme actrice en 2007 dans l’Age des ténèbres, de Denys Arcand. Ont suivi deux films de Xavier Dolan : Les amours imaginaires (2010) puis Laurence Anyways (2013). Après un court-métrage, Quelqu’un d’extraordinaire (2013, une quinzaine de prix à travers le monde), elle réalise : La femme de mon frère (2019), prix Coup de Cœur de la section Un Certain Regard à Cannes, Babysitter (2022), sélectionné au festival du Film de Sundance. Simple comme Sylvain a reçu le Grand Prix du jury et de la jeunesse à Cabourg.

Résumé :

Sophia, la quarantaine, donne des cours de philosophie sur les théories de l’amour à l’université du 3ème âge et vit un couple assez tiède avec Xavier, intellectuel comme elle. Elle fait la connaissance de Sylvain, un charpentier très séduisant venu faire des travaux dans le chalet des Laurentides que son mari et elle viennent d’acheter.

Analyse :

Pour Sophia et Sylvain c’est le coup de foudre et la passion qui bouleverse tout. Sophia, dont l’approche de l’amour était jusque-là intellectualisée dans son couple et dans sa vie professionnelle, est ramenée à son corps par Sylvain. Les scènes d’amour sont joyeuses et filmées de façon tendre et malicieuse, avec, entre autres, une prise de vue qui fait un usage inhabituel d’un rétroviseur. La différence de milieu social et culturel donne rapidement lieu à des moments très drôles. On assiste à des scènes de repas particulièrement réussies où tout le monde parle en même temps et où se révèlent les caractères et les différences. Monia Chokri éprouve visiblement de l’affection pour tous ses personnages qui ne sont ni monolithiques ni caricaturaux. Sylvain a des côtés très frustes, mais il est aussi tendre et capable de dire des choses très belles (« Tu me donnes envie de vivre. »). Le milieu des bobos intellectuels a aussi ses travers. Il y a de belles scènes d’extérieur : les érables rouges de l’été indien et la balade en motoneige dans les Laurentides, la nature enneigée dans un parc à Montréal. On entend du Sardou, des musiques romantiques des années 70, du rock et du Charlebois. On sort ravis de cette comédie romantique qui nous offre une plongée sociologique jubilatoire.

Catherine et François Le Boulc’h

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