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Avec :
Zhou Dongyu (Nana), Liu Haoran (Haofeng), Chuxiao Qu (Xiao).
Anthony Chen est né à Singapour en 1984 et y a fait des études de cinéma qu’il a ensuite complétées à Londres. Après un court métrage, Ha Ma, remarqué à Cannes en 2007, il y a reçu la Caméra d’or pour Ilo-Ilo en 2013. Suivrons Wet season en 2019 et Un hiver à Yanji (The breaking ice) en 2023 présenté à Cannes-Un certain regard.
Résumé :
L’action se passe à Yanji, une ville du nord de la Chine près de la frontière avec la Corée du Nord. Trois jeunes, Nana, une guide touristique, Haofeng, un cadre venu de Shanghai et Xiao, un cuisinier, vont vivre une belle amitié improbable.
Analyse :
Le récit se passe au sein de la minorité coréenne de Yanji et, dès le début du film, le réalisateur nous présente ses trois personnages avec beaucoup de soin et de pudeur. D’abord Haofeng, un jeune cadre financier, isolé et dépressif, qui est là pour le mariage d’un ami. Il semble attendre un coup de téléphone mais ne reçoit qu’un appel de son cabinet de psychothérapie. Nana, quant à elle, s’ennuie dans son rôle de guide touristique et cela nous vaut quelques piques amusantes sur les touristes. Xiao est cuisinier chez sa tante dont l’établissement nourrit mal les touristes. Il est amoureux platonique de Nana. Anthony Chen laisse le temps à ses personnages de s’affirmer les uns les autres. Tout se joue dans l’échange de regards, dans le frottement d’un doigt contre une main. La sensualité affleure en permanence entre les trois amis. Le réalisateur opte pour une mise en scène subtile, sensible, qui offre la possibilité aux spectateurs de se faire une idée sur les relations qui se nouent entre les trois personnages. La scène de la première rencontre au restaurant des trois jeunes gens qui vont devenir amis est particulièrement réussie, la caméra glissant sur les trois visages pour révéler leur amitié naissante. Un hiver à Yanji est aussi marqué par un soin très appliqué à la photographie. Les paysages enneigés sont d’une grande beauté et facilitent ainsi la révélation intérieure des trois protagonistes, tant à l’égard d’eux-mêmes qu’entre eux trois. Cela contribue à donner à ce film une beauté tranquille et à réjouir le spectateur.
Jean Wilkowski
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