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Avec :
Manolo Solo (Miguel Garay). Jose Coronado (Julio Arenas/Gardel). Ana Torrent (Ana Arenas). Petra Martinez (Sor Consuelo). Maria Leon (Belen). Jose Maria Pou (Mr Lévy).
Né en 1940 il est d'abord scénariste, puis réalisateur de films publicitaires. L’esprit de la ruche (1973), son 1er film, obtient la Coquille d’or à San Sebastian. Après Le Sud (1983), puis Le songe de la lumière (1992), Prix du Jury et de la FIPRESCI à Cannes, il collabore avec Kiarostami en 2006 puis de Oliveira, Costa et Kaurismaki en 2012.
Résumé :
Julio Arenas, un acteur célèbre, disparaît pendant le tournage d’un film. Son corps n’est jamais retrouvé, et la police conclut à un accident. Vingt-deux ans plus tard, une émission de télévision consacre une soirée à cette affaire mystérieuse, et sollicite le témoignage du meilleur ami de Julio et réalisateur du film, Miguel Garay. En se rendant à Madrid, Miguel va replonger dans son passé.
Analyse :
Victor Erice est un auteur complexe, inclassable et fascinant, délibérément en marge de l’industrie cinématographique. Dans les 3 longs métrages qu’il a proposés en 50 ans, il déploie des fables où s’intriquent le réel et l’imaginaire au prisme de l’enfance, de la mémoire et de l’art. Son 4ème film, présenté cette année dans la sélection officielle Cannes Classics, met fin à un silence de 30 ans. Il s’agit d’une quête existentielle autour d’une disparition. Le film s’ouvre, au manoir de Triste-le-Roi en France, sur une scène clé du tournage dans les années 1970 du second film d’un jeune cinéaste plein d’avenir, Miguel Garay, un mélodrame, semble-t-il, dans lequel le grand acteur Julio Arenas, son ami, se voit confier par un mystérieux personnage wellesien, un vieux juif de Tanger en fin de vie, la mission de retrouver, à Shanghaï, Judith, son unique fille disparue avec sa mère chinoise, et de la lui ramener pour qu’il puisse sentir avant sa mort son regard posé sur lui. Le film restera inachevé car Arenas disparaitra sans explication pendant le tournage. Dès lors, en deuil de son acteur fétiche, Miguel dépérit et pour l’oublier renonce à sa carrière. Acceptant cependant de témoigner dans une émission télévisée consacrée à des « mystères non résolus », il se prend au jeu de la recherche de Julio et, à travers une série de retrouvailles improbables entre lui et les survivants du tournage maudit -le monteur, une ancienne maîtresse chanteuse de tango, Ana la fille oubliée de Julio-, qui sont autant d’occasions de digressions romanesques, il va porter un regard rétrospectif sur sa propre existence au hasard des lacunes de sa mémoire, et questionner son identité et celle de son ami. Revenu dans l’humble paillote de la côte sud où il s’est retiré, il est alerté par les religieuses d’une maison de retraite voisine qui ont recueilli un SDF amnésique. La boucle est bouclée lorsque la dernière séquence du film d’Erice, hommage mélancolique à la mémoire du cinéma, montre la projection, dans une salle de cinéma désaffectée, et devant tous les protagonistes, incluant Julio, de la dernière bobine retrouvée du film de Miguel.
Jean-Michel Zucker
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