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Avec :
Virginie Efira (Blanche, Rose), Melvil Poupaud (Grégoire), Dominique Reymond (L’avocate), Romane Bohringer (Delphine), Virginie Ledoyen (Candice), Marie Rivière (mère de Blanche), Guang Huo (Tony), Laurence Côte (Catherine).
Née en 1973 et actrice depuis 2001, elle réalise, après 3 courts métrages, La Reine des pommes (2009) prix du public à Angers. Suivront La guerre est déclarée (2010) Grand Prix à Cabourg et Valois d’Or à Angoulême, puis Main dans la main (2012), Marguerite et Julien (2015), Notre dame (2019).
Résumé :
Blanche pense rencontrer en Grégoire celui qu’elle cherche. et leur histoire se construit dans l’emportement. Elle s’éloigne de sa famille, de sa sœur jumelle et s’ouvre à une nouvelle vie, pour se retrouver bientôt sous l’emprise d’un homme possessif et dangereux.
Analyse :
Par des flash-back successifs, Blanche raconte sa lamentable histoire à une avocate empathique. Tout a commencé comme dans un conte de fée : ayant retrouvé Grégoire, un ami d’enfance perdu de vue, elle se persuade d’avoir le coup de foudre pour ce garçon charmeur et prévenant qui parait si vulnérable. Très vite ils se marieront et auront un 1er bébé. Un jour cependant Grégoire annonce sa mutation à Metz qui va brutalement éloigner Blanche de sa famille établie à Caen et notamment de sa soeur jumelle dont elle est si proche. Il s’agit là en réalité d’un piège qui n’est que le prélude à un engrenage infernal dans lequel il l’entraîne, tandis qu’un malaise diffus grandit progressivement dans le couple. En effet le jeune homme, tout en adoptant une posture de victime, révèle sa personnalité de séducteur jaloux avide de toute puissance, pourrissant la vie de son épouse qu’il affole tout d’abord puis terrorise. "C'est une guerre", résume un personnage du film qui est littéralement porté par les deux protagonistes. Virginie Efira interprète avec finesse à la fois le rôle de Blanche -qui vit successivement la passion, la méfiance, l’angoisse, puis le désespoir - et celui de Rose sa soeur jumelle qui lutte pour la soustraire à l’emprise. Melvil Poupaud est diaboliquement l’homme de son rôle: tout d’abord séducteur souriant et prévenant au charme irrésistible, Grégoire révèle peu à peu sa nature de pervers narcissique manipulateur qui va tisser autour de Blanche une toile toxique, la coupant de ses proches et la mettant sous sa coupe, n'hésitant pas à traquer ses déplacements, et à la soumettre à tous moments à un chantage affectif destiné à la faire culpabiliser auprès de leurs enfants. Au-delà de l’accent mis sur les dégâts de la violence masculine au sein du couple, c’est un implacable et très efficace thriller psychologique au parfum hitchcockien que nous offre la réalisatrice: une des plus belles peintures qu’on ait vue au cinéma d’une relation d’emprise, dont la mise en scène précise détaille les étapes de l’escalade psychologique.
Jean-Michel Zucker
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