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Avec :
Ella Rumpf (Marguerite), Jean-Pierre Darroussin (Laurent Werner), Julien Frison (Lucas), Sonia Bony (Noa), Clothilde Courau (mère de Marguerite).
Née en 1979, Anna Novion est une scénariste et réalisatrice franco-suédoise dont Le théorème de Marguerite est le troisième long-métrage (présenté à Cannes, Grand Prix du public à Cabourg en 2023). Elle avait auparavant réalisé Les grandes personnes (2008), Rendez-vous à Kiruna (2012) et plusieurs épisodes des saisons 4 et 5 du Bureau des Légendes 2018-2020).
Résumé :
Marguerite, élève de mathématiques à l’Ecole normale supérieure, travaille depuis trois ans sur son sujet de thèse. Lorsqu’elle en présente quelques conclusions devant ses pairs, sa démonstration s’avère inaboutie et face à cet échec insupportable, elle décide de tout abandonner.
Analyse :
Original bien écrit et joué, ce ‘feel good movie’ rend hommage aux mathématiques et aux mathématiciens, un exercice difficile s’il en est tant ce domaine reste inaccessible au commun des mortels. Marguerite, jeune chercheuse très douée, a entrepris de s’attaquer à la conjecture de Goldbach (tout nombre entier pair est la somme d’au moins deux nombres premiers, énoncée en 1742 mais que personne encore n’a pu démontrer). La jeune mathématicienne est un personnage hors normes, comme le sont bien des mathématiciens : solitaire, exigeante, fragile tout en étant sûre d’elle et sûre de la puissance de son raisonnement. C’est une sorte d’artiste, hantée par sa création et la « vérité », capable de prendre des décisions radicales. Fascinée depuis l’enfance par la notion de l’infini, elle est pleine de promesses, ce que son directeur de thèse (Jean-Pierre Darroussin, à la ville époux d’Anna Novion) a bien compris et compte exploiter. Le film donne une idée de l’âpreté des relations humaines dans le monde de la recherche, surtout dans ce domaine « extrême », si abstrait et complexe, où rivalités, jalousies, mesquineries et autres passions humaines ne sont bien sûr pas absentes. Mais des éléments comiques allègent la sévérité du sujet quand l’excellente Ella Rumpf restitue des attitudes de Marguerite vues comme bizarres par les autres ou quand l’excellence de son cerveau laisse les plus vantards sans voix. Le jeu de l’actrice est formidable ! On est pris d’un bout à l’autre par l’histoire et ses rebondissements, depuis la rue d’Ulm et ses amphis de scientifiques passionnés, jusqu’aux tripots de mahjongs dans le quartier chinois. L’amitié de Marguerite et Noa, la danseuse, deux personnalités qui semblent si opposées, est bien développée et l’autre jeune normalien, Lucas, est un personnage complexe et touchant. Toute la mise en scène -- que soutient une bande son variée, souvent contemporaine-- est pleine de trouvailles et le travail en mathématiques des acteurs impressionne. On ne pourra oublier l’appartement criblé de formules mathématiques, même sur les miroirs et les abat-jours, et dont il fallut peindre les murs en noir afin de pouvoir achever la démonstration du théorème !
Françoise Wilkowski-Dehove
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