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Fiche technique :
Réalisation : Frédéric Soljcher – Dialogues : Alain Layrac – Photo : Lubomir Bakchev – Montage : Christophe Pinel – Musique : Vladimir Cosma - Producteurs : Véronique Zerdoun, Alain Benguigui – Distribution : Jour2fête.

 

Avec :
Agnès Jaoui (Noémie), Jonathan Zaccaï (Vincent).

Le Cours de la vie

France, 2023, 89min.

Frédéric Soljcher, 56 ans, est un écrivain belge, réalisateur et universitaire. Il dirige le master professionnel en scénario, réalisation et production de l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne. A son actif : une dizaine de courts-métrages et 5 longs métrages, dont Cinéastes à tout prix 2004, sélectionné à Cannes, Je veux être actrice en 2016. Il aime interroger le rapport entre réalité et fiction.

Résumé :

Ils étaient étudiants en cinéma : Noémie aimait Vincent qui aimait Noémie qui a brutalement quitté Vincent. C’était il y a 30 ans. Aujourd’hui, ils se retrouvent, lui, directeur d’une école de cinéma, elle, invitée à donner une masterclass de scénario. Le cours de cinéma et le cours de la vie en viennent à s’entremêler.

Analyse :

Nous sommes dans un jeu de miroirs où chacun tente de retrouver quelques reflets d’un passé partagé, d’un amour de jeunesse brisé sans explication. C’était il y a 30 ans. Noémie et Vincent ne s’étaient jamais revus. Aujourd’hui Noémie (Agnès Jaoui plus vraie que nature), qui habite à Paris, est invitée à donner une master class d’écriture de scénario à Toulouse dans une école de cinéma que dirige Vincent. Vincent a renoncé à réaliser, s’est marié et maintenant vit seul. L’émotion que déclenche leurs retrouvailles est palpable, le trouble, le questionnement, le silence : voilà que tout un scénario de l’absence inexpliquée semble se mettre en route. Noémie mène la danse : aux étudiants elle suggère de faire appel à leur quotidien, même ténu, pour donner un socle à l’écriture de leur scénario. Partez du réel, leur dit-elle, mais surtout n’en restez pas là : immédiatement questionnez ce réel par deux mots qui ouvrent tout grand les portes de l’imaginaire : ‘et si… ?’ ‘Et si’ de l’inattendu surgissait alors ? ‘Et si’ un torrent de possibles venait nourrir le récit tout juste amorcé ? Vincent ne perd pas un mot de celle qu’il n’a jamais réussi à oublier. Alors que Noémie semble avoir mené sa vie, Vincent est resté englué dans son chagrin : il est question d’une lettre de Noémie qu’il conserve depuis 30 ans, qu’il n’a jamais ouverte. Mais alors : ne sommes-nous pas déjà dans un scénario, dans un ‘et si …’ qui ouvrirait l’histoire d’une rupture ancienne et mystérieuse ? Et si Vincent ouvrait cette lettre aujourd’hui, 30 ans plus tard ? Et s’il l’avait ouverte il y a 30 ans ? Le vertige d’une réalité alternative surgit. Mais il est temps pour Noémie de repartir. Un taxi l’attend devant l’école. Vincent est muet, déchiré. (Hommage au jeu pudique, toujours parfaitement juste de Jonathan Zaccaï). Noémie porte alors dans la profondeur de son regard tout le poids des amours non vécues, du vide que laissent ceux que nous avons aimés et qui nous ont aimés. En filigrane surgit la silhouette de Jean-Pierre Bacri.

Françoise Lods

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