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Avec :
Roman Polanski (lui-même), Ryszard Horowitz (lui-même).
Anna Kokoszka-Romer et Mateusz Kudla sont deux réalisateurs, scénaristes et monteurs polonais.
Résumé :
Dans ce documentaire, le cinéaste franco-polonais Roman Polanski (Oscar du Meilleur réalisateur pour Le Pianiste en 2003 et Palme d’or) et le photographe américain Ryszard Horowitz, tous deux survivants de la Shoah, reviennent à Cracovie où ils s’était connus dans le ghetto juif. Ensemble ils arpentent les rues et places d’où émergent leurs souvenirs d’enfance.
Analyse :
C’est une page terrible de l’Histoire récente que nous rappellent deux célèbres artistes, deux octogénaires qui en ont souffert personnellement et relèvent non sans tristesse que, d’une manière générale, ‘on ne tire jamais les leçons du passé’ et que ‘tous les 50 à 100 ans, le passé se répète’!
Les premières scènes de ce court documentaire sont tout à la joie des retrouvailles des deux amis, pour la première fois à Cracovie, avec rires, affection et connivence. On découvre de belles vues de la deuxième ville de Pologne, qui n'a, témoignent-ils, plus rien à voir avec la ville de leur enfance, mais où ils reconnaissent ici une place, là une église, les traces de l’ancienne école, l’endroit du ghetto. Né en 1933, Roman avait neuf ans lorsque son père, en pleine rafle, lui a intimé l’ordre de fuir. Le gamin s’enfuit en se glissant sous le barbelé. Il sera recueilli par des paysans qui seront par la suite déclarés Justes. Son ami Ryszard, fut envoyé avec sa mère à Auschwitz ; son numéro B14438 est toujours visible sur son bras ; il sera sauvé par Oskar Schindler. Les deux hommes nous racontent leur vie avant la Deuxième guerre mondiale puis l’arrivée des Allemands en 1939 et aussitôt la multiplication d’interdictions de tous ordres à l’encontre des juifs. Des images d’archives accompagnent le récit ; on voit au milieu de la chaussée l’élévation d’un des murs du ghetto, des actes de violence, les arrestations. Des photos évoquent le souvenir des jeunes parents de Roman. Sa mère, enceinte, sera arrêtée la première en 1943 (et gazée dès son arrivée). Son père, arrêté un mois plus tard, sera déporté à Mathausen ,d’où il reviendra en 1945. A certains moments Roman Polanski se détourne, soucieux de garder intact tel souvenir, sans le voir modifié par le présent. Il évoque aussi les bons moments chez les Horowitz qui après la guerre furent bienveillants à l’égard du petit orphelin. Le film en lui-même est sans prétention autre que de restituer le vécu de deux êtres qui ont traversé une des grandes tragédies du XXème siècle. Pas d’effet esthétique, la caméra est fluide et modeste, elle se cantonne à leur donner la parole.
Promenade à Cracovie, très peu distribué, a été applaudi à la fin, dans la grande salle de l’Arlequin de la capitale.
Françoise Wilkowski-Dehove
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