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Fiche technique :
Réalisation, scénario, montage, photo : Quentin Dupieux – Costumes : Elfie Cartier – Distribution : Diaphana.

Avec :
Raphael Quenard est Yannick – trois comédiens de « boulevard » : Pio Marmaï , Blanche Gardin, Sébastien Chassagne.

Yannick

France, 2023, 67min.

Quentin Dupieux est un musicien de musique électronique très apprécié. Il découvre le cinéma fortuitement, et se passionne pour cette forme d’art. Il devient scénariste et réalisateur et a 13 films à son actif, dont Au poste ! (2018), Le daim (2019), Incroyable mais vrai et Fumer fait tousser en 2022. Grâce à une bonne couverture par les medias, Yannick, le « plus court des longs métrages de l’année», bénéficie d’une bonne notoriété dans le public.

Résumé :

En pleine représentation d’une mauvaise pièce de boulevard, Le Cocu, Yannick se lève et interrompt le spectacle en apostrophant vivement les acteurs. Il déclare sa déception d’avoir fait un déplacement de 45 minutes pour un spectacle qui lui « casse le moral ». Le happening démarre prenant tout le monde en otage, les comédiens, les spectateurs du théâtre et nous avec. A remarquer : la photo servant à l’affiche du film…

Analyse :

La caméra entre dans un lieu assez banal d’apparence, mais très vite elle emprunte un couloir où trône le buste imposant et noble d’un homme qui semble nous inviter à pénétrer dans une salle de théâtre. Sur la scène devant un public clairsemé, trois comédiens dévident leur dialogue de tous les jours… Mais Yannick va prendre la main et diriger la suite de l’histoire. Il se lance dans sa diatribe, et c’est fou comme ses paroles font mouche, celles d’un Français gardien de nuit, un habitant de la « périphérie », peut être un ancien Gilet Jaune ! Les comédiens ne savent pas quoi répondre dans cette situation inédite où un spectateur révolté passe à l’action directe. Le public est tétanisé. Qui est cet homme ? La quarantaine, une voix claire et énergique, blessé par la vie, qui revendique le droit à rédiger une autre pièce…sous la menace d’un pistolet ! Plusieurs moments du film le montrent dans l’exercice de son pouvoir, il blague avec le public qui semble touché par « le syndrome de Stockholm » (otages sympathisant avec les terroristes).Tourné en seulement six jours, avec un scénario en train de se faire, le film se déroule et nous pouvons nous demander où va tout ce délire, car le parti pris implicite pour le héros de l’histoire a ses limites. Le réalisateur dans une interview a reconnu avoir frôlé un « film merdique », et son acteur fétiche de confirmer. Par un changement spectaculaire de situation, le happening ira vers sa conclusion où Yannick souriant semble avoir obtenu ce qu’il voulait. Mais la force publique surarmée va intervenir aux sons d une ritournelle très théâtrale… Humour, y compris humour noir !

Alain Le Goanvic

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