PROtestants et FILmophiles |
PROmouvoir les FILms dont la qualité artistique et humaine aide à la connaissance du monde contemporain
ACCUEIL - QUI SOMMES-NOUS ? - ACTIVITES - PUBLICATIONS - GROUPES - CRITIQUES DE FILMS - RADIO - FESTIVALS
Réalisation et scénario : Fernando Guzzoni. Image : Benjamin Echazarreta. Son : Jose Miguel Enriquez Rivaud. Montage : Jaroslaw Kaminski, Soledad Salfate. Musique : Chloé Thévenin. Production : Quijote films. Distribution : ASC distribution.
Avec :
Laura Lopez Campbell (Blanca), Alejandro Goic (le Père Manuel), Nicolas Duran (Marcos), Amparo Noguera (Piedad), Marcelo Alonso (le procureur Herrero), Daniela Ramirez (La procureure Lagos), Ariel Gardon (Carlos).
Né en 1983 à Santiago du Chili, son premier film, documentaire, est sélectionné dans plus de vingt festivals et multiprimé. Après Carne de Perro (2012) et Jesus (2013), ce 3e film de fiction a obtenu le prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise 2022.
Résumé :
Blanca vit à Santiago dans un foyer pour mineurs dirigé par le prêtre Manuel Cura. Témoin clé d’une affaire de scandale sexuel, elle est poussée par Manuel au centre de l’attention médiatique et devient une icône de la lutte contre une société corrompue. Mais, avec l’avancée de l’enquête, son attitude devient de moins en moins claire.
Analyse :
Inspiré par l’affaire Spiniak, qui a révélé en 2003 un réseau de prostitution d’enfants des rues et de pédophilie dirigé par un puissant homme d’affaires chilien et impliquant des personnes fortunées et influentes, ce thriller, prix du scénario à Venise, est le résultat d’un an d’enquête à travers reportages, dossiers, archives judiciaires et interviews. Blanca est une adolescente de 15 ans sans doute maltraitée et abusée dans sa famille et victime plus tard comme tant d’enfants abandonnés de viols commis par des membres intouchables de la haute bourgeoisie. Aussi décide-t-elle avec détermination, et convaincue de militer pour la justice, d’avoir la peau de de ces ignobles personnages: elle soutient mordicus que le chef de ce réseau l’a violentée et violée et en convainc un prêtre, le Père Manuel Cura, responsable d’un foyer d'aide aux mineurs démunis, lui-même indigné par le récit de Blanca et las de l’impunité des agresseurs. Journalistes, policiers, magistrats se succèdent auprès d’elle avec la complicité du père Manuel, et la société, choquée, se passionne pour l’affaire. Mais au fil de l’enquête, des contradictions sont relevées dans le témoignage de Blanca cependant qu’elle et son protecteur, qui se manipulent mutuellement, tiennent bon malgré les menaces. Dès lors des questions assaillent le spectateur: Blanca, personnage fascinant, est-elle la victime qu’elle prétend être ? Obtenir justice certes mais à quel prix? La fin justifie-t-elle les moyens ? D’une efficacité indéniable, la mise en scène, d’une grande sobriété, prend résolument le parti de ne montrer aucune scène à caractère sexuel ou de violence subie par les adolescents, et la puissance du film vient plutôt du caractère implacable du témoignage de Blanca qui relate son vécu avec des descriptions d’une précision très crue et un vocabulaire brutal. Tout au long du film, des tons de couleurs sombres et une lumière du jour très faible, plonge les spectateurs dans un milieu ténébreux et impitoyable, immersion favorisée aussi par une bande son lancinante.
Jean-Michel Zucker
Autres articles sur ce film
Siège social, 40 rue de Las Sorbes, 34070 Montpellier Secrétariat national, 25 avenue de Lodève, 34070 Montpellier |