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Avec :
Cillian Murphy (J. Robert Oppenheimer), Florence Pugh (Jean Tatlock), Emily Blunt (Kitty Oppenheimer), Matt Damon (le général Leslie Groves), Robert Downey Jr. (Lewis Strauss), Kenneth Branagh (Niels Bohr), Josh Hartnett (Ernest Lawrence), Casey Affleck (Boris Pash), Rami Malek (David Hill), Dylan Arnold (Frank Oppenheimer), Tom Conti (Albert Einstein), Benny Safdie (Edward Teller)
Christopher Nolan, né à Londres en 1970, a aussi la nationalité étatsunienne. Passionné de cinéma dès son jeune âge, mais sans en faire d'études spécialisées, il s'y exerce avec Emma Thomas, future productrice, qui deviendra son épouse. Son premier long métrage, Following (Le suiveur, 1998), est très apprécié, puis Memento (2000) installe ses préoccupations relatives au temps, qu'il dissèque et recompose avec originalité et brio dans plusieurs de ses films. Il accumule succès et récompenses avec des réalisations spectaculaires, comme The Dark Knight, Inception, Interstellar... Oppenheimer s'écarte de ces fictions par sa démarche historico-biographique, mais en conserve le style cinématographique.
Résumé :
En 1942, le "Projet Manhattan" des Etats-Unis vise à mettre au point, avant les Allemands, la première bombe atomique de l’histoire. Pour en assurer la direction, le gouvernement engage un célèbre physicien, J. Robert Oppenheimer, qui mènera à bien une entreprise extrêmement complexe mais devra aussi traiter des questions éthiques inconnues jusqu'alors dans l'humanité.
Analyse :
Les films de Nolan sont toujours longs, celui-ci plus encore, mais les trois heures d'Oppenheimer sont facilement absorbées : l'apparition de la bombe atomique dans l'histoire de l'humanité, et les décisions que des hommes ont prises pour que cela survienne, forment un sujet à la fois complexe et haletant. Car tout cela se condense en un quinzaine d'années, fin 1930 - mi 1950, et nous éloigne rarement d'un recoin caché dans les montagnes du Nouveau Mexique.
L'histoire de La Bombe, de Los Alamos à Hiroshima et Nagasaki puis Bikini, fait partie désormais du paysage dans lequel la plupart des humains sait qu'ils évoluent, et en ressent plus ou moins d'angoisse. Mais à quel point cette présence a modifié le monde, cette histoire nous est présentée avec force et brio à travers les débats et questions qui ont animé, ô combien, le peuple des savants et techniciens impliqués dans le projet. Certains craignaient, avec des arguments scientifiques respectables, que la réaction en chaîne déclenchée pour la bombe puisse déborder vers les atomes de l'atmosphère... Nous savons que ce ne fut pas le cas, mais cela aide à mesurer les angoisses qui poussèrent plusieurs savants à considérer que l'invention de la bombe était une catastrophe. La force de cette angoisse chez de nombreux personnages du film en est un élément majeur. On est davantage sensible aujourd'hui à la décision non seulement d'exploser la bombe, mais de l'utiliser contre des humains. Et la suite, moins connue, qui voit Oppenheimer accusé d'anti-américanisme pour son opposition au développement de la Bombe H méritait d'être aussi mise en valeur.
Un casting phénoménal fait figurer à l'écran un nombre écrasant de personnages historiques, dont les gros calibres Einstein, Bohr, Fermi, Teller.... Cela contribue certes à notre divertissement, mais aussi à la durée du spectacle, et beaucoup moins à notre perception et compréhension du sujet. A côté de tout cela, les deux femmes d'Oppenheimer ne pèsent pas lourd dans notre intérêt.
Jacques Vercueil
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