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Avec :
Yolande Moreau (Mireille) - Sergi Lopez (Fernando) - Grégory Gadebois (Bernard) - Thomas Guy (Cyril) - Esteban (Elvis) - Anne Benoit (Anne) - William Sheller (Père Benoit) - François Morel (Pierre).
Yolande Moreau, née en 1953, est d’abord une actrice de cinéma (elle a commencé avec Agnès Varda dans Sans toit ni loi), de théâtre et de télévision où elle s’est rendue célèbre avec son personnage dans le programme Les Deschiens. Au cinéma, elle a joué dans plus de 70 films et a reçu le César de la meilleure actrice pour son rôle dans Séraphine en 2009. Son premier film comme réalisatrice est Quand la mer monte … pour lequel elle reçoit en 2005 à la fois le César du meilleur premier film et celui de la meilleure actrice.
Résumé :
Amoureuse de peinture et de poésie, Mireille s'accommode de son travail de serveuse à la cafétéria des Beaux-Arts de Charleville tout en vivant de petits larcins et de trafic de cartouches de cigarettes. N'ayant pas les moyens d'entretenir la grande maison familiale des bords de Meuse où elle s’installe, Mireille décide de prendre trois locataires. Trois hommes qui vont bouleverser sa routine et la préparer, sans le savoir, au retour du quatrième : son grand amour de jeunesse, le poète.
Analyse :
Ce film parle du mensonge : le mensonge rend-il la vie plus facile ou peut-il détruire nos vies ? C’est la question morale à laquelle tente de répondre avec humour ce film de et avec Yolande Moreau. Elle interprète Mireille, une femme un peu cabossée par la vie, un peu escroc à ses heures, mais plus souvent escroquée. Elle a eu une vie difficile et vient échouer dans la maison familiale qu’elle avait quittée il y a 40 ans. C’est une belle maison bourgeoise, au bord de la Meuse, mais elle n’a pas été entretenue depuis des années, les murs sont lépreux et le toit fuit. Pour arrondir ses fins de mois et faire quelques travaux dans la maison, elle prend, sur la suggestion du curé, des locataires. Chacun se révèlera différent de ce qu’il paraissait : Cyril, un élève des Beaux-Arts, a un talent fou de copiste qui pourrait en faire un bon faussaire ; Bernard, le jardinier municipal, mène une double vie, se préférant en femme qu’en homme, avec la bénédiction du curé qui l’a recommandé à Mireille ; Elvis, un cow-boy chanteur de country music se révèle un réfugié turc sans papiers. A ce trio va bientôt se joindre Fernando, un plombier, qui est le grand amour de jeunesse de Mireille et qui, pour la conquérir, s’était fait passer pour le poète André Pieyre de Mandiargues ! On nage entre petits et gros mensonges, entre mariage blanc et faux tableaux. On convoque Cyrano de Bergerac pour justifier les emprunts au poète et le titre La fiancée du poète évoque bien sûr La fiancée du pirate de Nelly Kaplan qui date de 1969. Les soixante-huitards ont vieilli mais ont gardé leurs rêves utopistes et la petite troupe s’embarque à la fin sur une péniche qui descend lentement la Meuse. Tous ces personnages sont filmés avec tendresse, l’émotion pointe lorsque Mireille renoue avec sa famille ou lorsque la noce s’étire le long de la Meuse, sous le regard du grand cerf dont la statue en plâtre trône dans le jardin. Un film plein d’humour bienveillant dont on sort avec le sourire.
Jacques Champeaux
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