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Avec :
John David Washington (Joshua), Gemma Chan (Maya), Madeleine Yuna Voyles (Alpha-Omega "Alphie"), Ken Watanabe (Harun), Sturgill Simpson (Shipley), Allison Janney (la colonelle Howell), Ralph Ineson (Andrews), Marc Menchaca (le capitaine McBride), Veronica Ngo (Kami).
Gareth Edwards, cinéaste britannique né en 1975, commença par des effets spéciaux pour la série BBC Attila the Hun (2008). Ses films sont rares : le premier, Monsters (2010), lui vaut reconnaissance internationale, suivi par l'énorme succès de Godzilla (2014). En 2016, Rogue One: A Star Wars Story (Rogue One, une histoire de Star Wars) se révèle, par bien des idées et des images, une préfiguration de The Creator.
Résumé :
En 2065, l'armée américaine affronte une intelligence artificielle qui a son repaire en Nouvelle Asie (l'immense Extrême-Orient) où ses 'simulants', robots intelligents, cohabitent avec la population locale. Pour contrer l'engin spatial américain NOMAD aux frappes dévastatrices, le mystérieux architecte de cette I.A, 'le Créateur' (Nirmata, en népali), élabore une arme capable de le détruire. L'agent spécial Joshua est chargé d'empêcher cela.
Analyse :
Le cadre géopolitique mis en place dans Creator est curieux. Là où l'on parle de « l'humanité menacée par les I.A. », il faut traduire l'Occident, plus précisément les Etats-Unis, voire même... la Californie. Quant à la 'Nouvelle Asie', dont on voit bien qu'elle est un pays de rizières et de buffles – la Taïlande, à décoder le générique – en tant que menace pour les Américains, il s'agit d'une force émergente à base de populations pauvres et innombrables, mais versées dans les technologies nouvelles des puces électroniques et de la robotique. Sans être jamais nommée, la Chine n'est bien sûr pas loin. On admirera d'autant plus que dans cette lutte entre les puissants et les faibles, ces derniers aient finalement le dessus, au nom de la suprématie des valeurs nobles de la résistance sur celles de l'oppression.
Quant à la science-fiction, si le film n'apporte aucune idée nouvelle ni invention visuelle, on notera en particulier que rien n'y apparaît qui relève de l'intelligence artificielle : il fourmille certes de robots humanoïdes comme il en existe au cinéma depuis des décennies, mais ce n'est pas leurs trous dans la tête qui les font accéder à une quelconque forme innovante de compréhension ou de capacité créative.
Le contraste recherché entre la vulnérabilité infantile d'Alpha-Omega, la gamine inspirée du mythe himalayen de l'enfant-dieu (la Kumari), et sa personnification du mal à détruire en tant qu'arme absolue, colore encore différemment l'affrontement, en la faisant otage et bouclier des 'simulants'. Volontaire certes, mais programmée pour... Elle partagera aussi la propriété, bien pratique pour un scénariste, de pouvoir ressusciter si nécessaire – comme aussi Maya, compagne de Joshua. On appréciera par ailleurs qu'un rôle essentiel de la dramaturgie, celui de chef des armées d'oppression, soit confié ici à un membre féminin de l'armée U.S., l'insensible colonelle Howard. Quel contraste avec l'absolument bon agent spécial Joshua !
Il me faut cependant avouer que, dans le maelstrom des combats, destructions et fureurs qui constitue l'essentiel du spectacle, je n'ai pas souvent réussi à discerner qui combattait qui, dans quel but, qui l'emportait et pourquoi – en bref, ce qui se passait.
Jacques Vercueil
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