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Avec :
Emilia Clarke (Rachel), Chiwetel Ejiofor (Alvy), Rosalie Craig (Linda Wozchek), Jean-Marc Barr (fondateur de Pegazus), Vinette Robinson (Alice la copine).
Sophie Barthes, née à Toulouse en 1973, a parcouru le monde derrière son papa pétrolier avant de se fixer à New York (U. Columbia, 1999) pour étudier la réalisation documentaire. Le court-métrage Happiness (Sundance 2006) qu'elle réalise avec son compagnon Andrij Parekh sera vu dans 70 festivals. The Pod Generation est son troisième long après Ames en stock (Cold Souls, 2009) et Madame Bovary (2015).
Résumé :
Rachel et Alvy, couple new-yorkais, deviennent parents grâce au tour de force technologique de l'entreprise Pegazus.
Analyse :
Les aventures de Rachel et Alvy confrontés à la mise au monde de leur bébé par une méthode 'incorporelle' sont le sujet d'une comédie généralement souriante, mais qui fera aussi froid dans le dos par moments. Le contraste entre les sentiments des deux parents face aux questions que soulève une telle entreprise est mis à profit pour nous aider à en percevoir les nombreuses et troublantes implications.
L'entreprise Pegazus a mis au point un utérus artificiel (un pod, un 'coffret connecté') qui prend en charge l'intégralité du développement de l'embryon, de la conception (à partir de matériel fourni par les parents – un seul parent pourrait suffire, d'ailleurs) à la naissance. Pour Rachel, jeune femme brillante qui s'en voudrait de gaspiller ses chances de carrière, l'idéal de concilier désir de maternité et poursuite du succès semble à portée de main. Pour Alvy, botaniste enseignant qui valorise l'empathie avec la nature, la perspective est cauchemardesque – mais il est très amoureux et très gentil, ce sera Oui. Les voilà munis d'un bébé logé dans un gros œuf translucide et transportable auquel Alvy, l'homme au foyer, s'attache assez rapidement.
Ayant ainsi interrogé la recherche du succès par rapport à d'autres valeurs, puis les perspectives et les limites de l'artificialisation de notre usage de la nature, voici la remise à plat des rôles de genre à son tour effectuée. Mais c'est maintenant la marchandisation de l'existence qui est en cause. La demande pour les 'pod' devenant de plus en plus fervente, Pegazus renacle à laisser ces précieux outils 'occupés' trop longtemps par un même foetus, et décide de raccourcir quelque peu la durée de gestation. Contractuellement, c'est possible... car si le bébé appartient bien aux parents, le 'pod' qui l'héberge est propriété de Pegazus !
Ce sont donc des questions très lourdes qui sont agitées dans cette fiction... laquelle parvient à la fois à les rendre presque crédibles, et à les traiter avec légèreté. Ceci grâce à des personnages plaisamment positifs et à un scénario astucieux, malgré un final assez grossièrement apiendesque.
Jacques Vercueil
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