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Avec :
Aniata Wali Zada (Donya). Hida Schmelling (Joanna). Avis See-Tho (Fan). Jeremy Allen White (Daniel).
Babak Jalali, né dans le nord de l’Iran, a grandi à Londres où il fait des études de cinéma. Son premier long métrage, Frontier Blues, réalisé au sein de la Résidence de la Cinéfondation du festival de Cannes, a remporté le Prix Fipresci au festival de San Francisco. Radio Dreams, a reçu le Grand Prix au festival de Rotterdam 2016 et Land, a été présenté au festival de Berlin deux ans plus tard. Fremont a reçu le prix du jury au festival de Deauville en 2023.
Résumé :
Donya, jeune Afghane de 20 ans, est une ancienne traductrice pour l’armée américaine en Afghanistan qui habite désormais une petite ville près de de San Francisco, Fremont. Elle s’y sent isolée malgré la présence d’une forte communauté afghane. Elle travaille dans une fabrique de ‘fortune cookies’ (des biscuits comportant des messages porte-bonheur).
Analyse :
La jeune femme, qui vit seule, marquée par son passé, a pour seule amie une collègue de travail, Joanna, qui se démène pour lui trouver un petit ami. Mais sa vie va changer quand le patron chinois de la fabrique de cookies lui propose de remplacer une collègue qui vient de décéder, la nouvelle fonction consistant à rédiger des prédictions sur de petits papiers insérés dans les biscuits. Donya va en profiter pour envoyer, telle une bouteille à la mer, un message personnel avec ses coordonnées, espérant trouver l’âme sœur qui la sortirait de sa solitude. Ce film, qui n’est pas un drame sur l’insertion des réfugiés ayant fui leur pays, s’attache à suivre le parcours de cette jeune femme douce, très volontaire, le tout sans misérabilisme, même si le réalisateur met le doigt sur les difficultés liées à l’insertion dans la société américaine. Le film, quasiment tout en plans fixes, est au format 4/3 afin, dit Babak Jalali, « d’isoler les personnages dans le cadre, de ne pas trop filmer l’environnement, pour refléter l’isolement mental et social ». Quant au noir et blanc, le réalisateur l’a adopté, dit-il, pour bien marquer la médiocrité de la vie dans une petite ville comme Fremont. L’accompagnement musical, discret mais très pertinent, rappelle celui de Miles Davis dans Ascenseur pour l’échafaud. Malgré la gravité su sujet le film est souvent drôle, grâce, surtout au personnage du psy, plein d’empathie et qui ne cesse de se référer à « Croc-Blanc ». Le film garde toujours la bonne distance entre drame et comédie et le regard porté par le réalisateur sur ses personnages est particulièrement bienveillant, ce choix de la bienveillance étant d’une certaine façon politique. En effet, Babak Jalali a tenu à montrer que, en fait, chez la plus grande partie des gens, se nichait toujours beaucoup d’humanité.
Jean Wilkowski
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