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Avec :
Ariane Ascaride (Rosa), Jean-Pierre Darroussin (Henri), Lola Naymark (Alice), Gérard Meylan ( Tonio), Robinson Stevenin (Sarkis), Grégoire Leprince-Ringuet (Minas), Pauline Caupenne (Paula), Alice da Luz Gomes (Laetitia).
Robert Guédiguian, né à Marseille en 1953, a étudié la sociologie et milité au PCF avant de s’engager finalement dans le cinéma, tournant généralement avec les mêmes acteurs et techniciens, et dans sa ville natale. Il a notamment réalisé Dernier été (1980), Marius et Jeannette (1997), La ville est tranquille (2000), Les neiges du Kilimandjaro (2011) et Gloria Mundi (2019, Lion d’argent à la Mostra de Venise, prix d’interprétation à Ariane Ascaride).
Résumé :
Marseille n’en finit pas de se remettre des effondrements d’immeubles vétustes dans la rue d’Aubagne (2018, 8 morts) et la jeune Alice s’efforce avec les associations humanitaires d’aider les familles sinistrées. Une autre militante, Rosa, écologiste, s’efforce de rassembler la gauche en vue d’une liste unique aux élections municipales de 2020.
Analyse :
Social et militant, mais aussi émouvant et poétique, ce film a pour héroïne Rosa, ainsi prénommée par ses parents en mémoire de Rosa Luxembourg, tout un programme familial ! Porte-parole du réalisateur, incarnée par sa compagne, Ariane Ascaride, elle est mère de famille et salariée à l’hôpital. En tant que militante écologiste elle désespère de voir la gauche unie : « on ne peut pas gagner quand on fait tout pour perdre ! L’engagement politique et social est bien le thème central du film : il va de soi pour Rosa comme pour son frère Tonio, communiste, mais également pour Alice, ce qui montre que la relève est assurée. Le scénario compte de multiples fils reliés à Rosa quand celle-ci, contre toute attente, succombe à un coup de foudre. Son amoureux est un Darroussin très inspiré par le personnage d’Henri, poète, solitaire, profond. L’amour est omniprésent, l’amour filial, l’amour des autres et c’est assez réconfortant dans la période actuelle où l’on parle, trop, de haine et de guerre.
La poésie s’incarne autour de deux grands personnages : d’une part Homère, dont on voit la statue, sous toutes les facettes, tout au long du film, à deux pas de la rue d’Aubagne, et, d’autre part, Marseille une nouvelle fois magnifiée par le réalisateur. De très jolies scènes se déroulent depuis des lieux ouvrant sur le Vieux port ou sur la Méditerranée, dans des tons dominants comme le bleu du ciel et de la mer et le jaune doré du soleil, très doux en fin de journée. La poésie, ce sont tous ces vers et citations dits par Darroussin ou qu’il a envoyés régulièrement à sa fille sur des cartes postales. Quant à la musique, elle commence par la chanson d’Aznavour Emmenez-moi (l’Arménie déjà, et le port, le voyage..), et continue avec les accents lyriques de Michel Petrossian, l’habituel complice de Guédiguian, ou Schubert et Mozart. Tout à fait inattendue, La flûte enchantée accompagne une problématique réunion de militants. Faudra-t-il un peu de magie pour parvenir à l’unité ? Dans ce film souvent émouvant, Gérard Meylan compose un portrait, parfois comique, de vieux communiste impénitent que l’on voit lire un gros livre sur les grèves avant de s’endormir. Tous les acteurs sont épatants et c’est un film très agréable.
Françoise Wilkowski-Dehove
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