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Fiche technique :
Réalisation et scénario : Itsaso Arana. Image : Sara Gallego. Montage : Marta Velasco. Prod. : Los Ilusos film. Distr. : Arizona Distribution.

Avec :
Itsao Arana (Itsao), Helena Ezquerro (Helena), Barbara Lennie (Barbara), Irene Escolar (Irene), Itziar Manero (Itziar).

Les filles vont bien

Espagne, 2023, 86min.

Réalisation : Itsaso Arana

Biographie :

Née à Tafalla, en Navarre, Itsaso Arana a 38 ans. Passionnée de théâtre dès son adolescence, elle étudie cet art à l’Académie royale supérieure d’art dramatique de Madrid, puis devient actrice dans des troupes de théâtre, et crée sa propre troupe, La Tristura, en 2004. Elle se lance dans le cinéma avec Jonas Trueba avec qui elle co-écrit Eva en août dans lequel elle est aussi la principale interprète.Les filles vont bien est sa première réalisation.

Résumé :

Pour répéter sa nouvelle pièce de théâtre, une auteure et metteuse en scène (Itsaso), s’isole une semaine avec ses quatre jeunes comédiennes (Barbara, Irene, Helena et Itziar ) dans une vaste maison de campagne isolée du monde et perdue au milieu d’un grand parc où habitent une femme plus âgée, Mercedes, et une petite fille Julia.

Analyse :

Original, éblouissant par sa forme, sans cesse surprenant et inattendu, ce premier film de Itsaso Arana est une merveille. La première puce à l’oreille, si je puis dire, vient de son générique et de la découverte de l’identité des noms des actrices du film et de ceux des comédiennes qui vont répéter la pièce dans le film, pièce écrite et dirigée par… Itsaso. Est-ce déjà l’indice d’un miroitement des réalités ? Sans doute. Car cette interrogation sur la nature fluctuante du visible se pose dès les premières images, devant cette grille fermée où les cinq jeunes femmes attendent l’apparition de la petite Julia qui, leur apportant la clef comme dans un conte, semble leur donner accès à un monde inconnu. Et cette traversée des mondes se poursuit quand, après avoir pris possession de la grande maison déserte où elles vont vivre, les comédiennes revêtent les éclatantes robes à crinoline de leurs rôles (tout en gardant leurs baskets !) et gagnent le dix-huitième siècle où va se dérouler la pièce. Un dix-huitième siècle dont la reconstitution passe par le lit à baldaquin que l’on transporte à bras de femmes et par les plans sur les tapisseries de Jouy qui découpent en chapitres le récit.

De la pièce elle-même, on ne saura pas grand chose. Ses dialogues sont le prétexte et point de départ d’échanges en chaîne qui démarrent sur des questions d’interprétation pour aborder ensuite des territoires plus intimes, comme la mort, le désir, la maternité. Avec pour effet le tissage de liens de plus en plus serrés entre les comédiennes.

Car c’est bien ça le sujet de ce film : raconter l’histoire pendant une semaine d’un groupe de cinq jeunes femmes, réunies au départ par un projet commun, et rassemblées pour cela dans une enclave hors du monde, hors du temps, où le réseau ne passe pas, où se développe peu à peu une solidarité active et profonde, tant collective qu’individuelle. Petit groupe lumineux (l’affiche du film, qui les montre, vêtues de leur costume de scène et marchant d’un même pas sur un chemin bordé d’arbres, est exemplaire à ce sujet), que la caméra enchantée d’Itsao Arana emporte dans sa joie de tourner et auquel viennent se rattacher comme dans une farandole joyeuse la petite Julia et son monde de contes de fées, la vieille Mercédès qui sait deviner le sexe des bébés dans le ventre de leurs mères, et le jeune Gonzalo, l’amant d’une nuit qu’Helena a ramené de la fête du village, et ensuite enrôlé dans la troupe.

Jean Lods

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