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Avec :
Anti Diaw (Haby Keita). Alexis Manenti (Pierre Forges). Aristote Luyindula (Blaz). Steve Tientcheu (Roger Roche). Aurélia Petit (Nathalie Forges). Jeanne Balibar (Agnès Millas). Bass Dhem (Bakari). Judy Al Rashi (Tania).
Ladj Ly a rejoint le collectif « Kourtrajmé » dans les années 90. Auteur d’un court-métrage très remarqué « Les Misérables » en 2018, le réalisateur va ensuite l’adapter en long-métrage. Ce film gagnera de nombreux prix, dont 4 César et un Prix du Jury à Cannes. « Bâtiment 5 » est son deuxième film.
Résumé :
Haby, jeune femme très impliquée dans la vie de sa commune, découvre le nouveau plan de réaménagement du quartier dans lequel elle a grandi, mené en catimini par Pierre Forges, un jeune pédiatre propulsé maire. Avec les siens, elle se lance dans un bras de fer contre la municipalité et ses grandes ambitions pour empêcher la destruction du bâtiment 5.
Analyse :
Un film puissant bâti sur de solides bases techniques … « Comment peut-on vivre et mourir dans un endroit pareil? » : cette phrase pourrait résonner longtemps dans les couloirs du bâtiment 5, mais malheureusement celui-ci va être amené à être détruit. Par ces quelques mots et ce dès le début du film, Ladj Ly nous propulse dans un véritable bras de fer entre Haby et Pierre Forges. Ce lieu est tout pour eux, habitants du quartier sur plusieurs générations, mais les ambitions politiques de cet élu opportuniste semble toutes différentes. Le réalisateur nous emmène dans les méandres de l’immeuble et nous suffoquons avec ce maire douteux, en montant les escaliers, dans des plans magnifiques. A contrario, il nous laisse aussi parfois respirer dans de sublimes images aux drones survolant ce bâtiment, au début et à la fin du film. La réalisation est très différente de celle des Misérables et nous nous sentons au plus proche de ces familles, au bord de la crise… du logement !
Lors d’un débat passionnant à l’issue d’une projection, Ladj Ly a expliqué sa volonté de donner beaucoup de liberté aux comédiens sur les dialogues grâce à de nombreuses répétitions en amont. Nous le ressentons en voyant le film, tant le texte et le jeu sont justes : « ma mère m'a appris à parler, alors pourquoi je devrais me taire ? » s'exclame d’ailleurs Haby et son ambition et sa détermination grandissent au fil du film. Ce dialogue vient justement se répercuter face à un précédent échange avec une citation latine « la loi est dure, mais c'est la loi », lors d’un magnifique travelling circulaire, rappelant l’ouverture de « Reservoir Dogs » de Quentin Tarantino.
Ladj Ly nous a ainsi livré un magnifique long-métrage avec l'histoire de ces territoires trop oubliés grâce à une mise en scène parfaite et une interprétation très juste…
Maxime Pouyanne
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