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Né en 1941, il commence sa carrière comme assistant d'Eric Rohmer aux Cahiers du Cinéma et sur ses tournages. En 1962 il fonde la société Les Films du Losange et participera à l’explosion de la Nouvelle Vague. Sujet d’une rétrospective à Pompidou en 2017, il a réalisé depuis plus de 50 ans une vingtaine de documentaires surtout ou de fictions, souvent primés en festivals.
Résumé :
Le réalisateur fait le portrait de son ami Ricardo Cavallo, qu’il connaît depuis 40 ans et qui consacre sa vie à la peinture à Saint-Jean-du-doigt, un village breton du Finistère qui attire depuis longtemps les artistes, en raison de son site.
Analyse :
De Buenos Aires au Finistère, en passant par Paris et le Pérou, ce film est une navigation dans le flux ininterrompu de l’histoire de l’art, - de la grotte de Chauvet à la grotte de ce village dans laquelle Ricardo travaille aujourd’hui près de trente-six mille ans plus tard, en passant par le réalisme extraordinaire des portraits funéraires du Fayoum égyptien et la peinture grecque, pour déboucher sur le cubisme de Braque et de Picasso. Mais nous découvrons aussi la vie de cet homme qui vit simplement, -ne fait que ce qu’il a envie de faire et a choisi de ne manger que du riz-, qui ne se consacre qu’à son art, toutes fenêtres ouvertes parce qu’il veut se sentir toujours à l’extérieur, et pour qui il n’y a aucune coupure entre la vie, jusque dans ce qu’elle peut avoir de plus quotidien, et l’Art. Sa peinture, figurative et rappelant l’école de Pont Aven, et sa personnalité, faite de simplicité, de générosité, et d’une ouverture aux autres exceptionnelle ont conquis d’emblée le réalisateur qui l’accompagne dans les musées et les expositions. Riccardo a une connaissance extraordinaire de l’histoire de l’art au sein de laquelle il nous emmène avec une admiration passionnée qui gagne le spectateur, et dont il parle en proposant une sorte d’apprentissage du regard et en faisant dialoguer les oeuvres entre elles d’un siècle à l’autre, d’où le projet du film qu’il a accepté pour faire plaisir à son ami. Nous partageons alors son émerveillement pour ses nombreux peintres préférés - Caravage et Velasquez, qui furent les premiers à peindre directement sans dessiner au préalable, Delacroix, puis Monet et Seurat, citant au passage le premier peintre à avoir travaillé sur le motif, avant les impressionnistes, un certain Annibale Carracci (560-1609). Les deux amis cheminent ainsi sur la sauvage côte bretonne rocheuse parsemée de grottes, où Riccardo s’installe tout le jour avec son lourd matériel de peintre sur le motif. Il peint alors minutieusement de petites unités dont l’assemblage fera, une fois le puzzle reconstitué, surgir d’immenses toiles, la partie complètement secrète de son œuvre: des milliers d’extraordinaires gouaches. Enfin, l’humble talent de ‘passeur’ du peintre et son engagement total l’ont conduit tout naturellement à transmettre sa passion aux enfants de son village pour lesquels il a créé une école de peinture. Ce film est une véritable fête de la peinture et de l’amitié !
Jean-Michel Zucker
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