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Fiche technique :
Réalisation : Cédric Kahn. Scénario : Fanny Burdino, Samuel Doux et Cédric Kahn. Photographie : Patrick Ghiringhelli. Montage : Yann Dedet. Son : Martin Boissau. Production : Olivier Delbosc, Curiosa films, Tropdebonheur productions. Distribution : Ad Vitam.

Avec :
Simon (Denis Podalydès), Alain/Jim (Jonathan Cohen), Joseph (Stefan Crépon), Nadia/Oudia (Souheila Yacoub), Viviane (Emmanuelle Bercot), Marquez (Xavier Beauvois), Alice (Valérie Donzelli). 

Making of

France, 2023, 119min.

Réalisation : Cédric Kahn

Biographie :

Débuts comme stagiaire monteur avec Pialat. Trop de bonheur (1994) reçoit le prix Jean Vigo, et L’ennui (1998) le prix Louis Delluc. Après Roberto Succo (Cannes 2001), Feux rouges (Berlin 2004), Les regrets (2009), Une vie meilleure (2012), et plusieurs apparitions comme acteur depuis 1995, il réalise Vie sauvage (2014), La Prière (Berlin 2018), Le procès Goldman (Cannes 2023). Making of est sa 1ère comédie sur le cinéma envisagé sous un angle politique et social.

Résumé :

Simon, réalisateur aguerri, débute le tournage d’un film racontant le combat d’ouvriers pour sauver leur usine. Mais, déprimé par ses financiers réticents, ses acteurs incontrôlables et une menace d’abandon par sa femme, il doit de surcroît affronter un conflit social avec sa propre équipe. Dans ce tournage infernal, son seul allié est le jeune figurant à qui il a confié la réalisation du making of.

Analyse :

Le scénario est une mise en abyme qui mène de front trois histoires : celle d’ouvriers voulant reprendre leur usine en autogestion, celle d'un réalisateur épuisé, enfin les conflits au cours d’un tournage catastrophe, véritable métaphore du sujet du film dans le film - une usine qui coule. Trois formats d’image sont proposés: scope pour les scènes avec les ouvriers tournées à trois caméras, carré pour la vidéo du making of, normal pour le reste. Le film est construit en trois actes: le 1er jour du tournage, les péripéties, le dernier jour. Dans une usine désaffectée, où une partie des figurants sont de vrais ouvriers, est mise en scène la lutte d'un groupe d’hommes et de femmes qui veulent à tout prix éviter la fermeture de leur usine. Mais de sérieux soucis financiers risquent de compromettre le tournage, deux coproducteurs s’étant rendus compte que le scénario sur lequel ils avaient donné leur accord ne débouche pas sur un « happy end ». Simon, le réalisateur, désemparé, confie alors une caméra à Joseph, un jeune de la cité qui rêve de cinéma, en lui demandant de faire un journal de bord intégral du tournage, plateau et coulisses ! Tandis que le 1er conflit avec la production prospère, un second survient, au sein de l’équipe, car Alain, la star narcissique qui joue le meneur de la résistance ouvrière, écrase Nadia, une prometteuse jeune actrice ; puis un 3ème, conjugal, entre Simon et Alice qui exaspérée de ses absences professionnelles veut le quitter, tandis que Joseph se lie avec Nadia. Manquant d’argent pour continuer, Simon offre une alternative à l’équipe: interrompre le tournage ou travailler bénévolement, écho à la scène du film où les ouvriers se divisent en apprenant qu'ils pourraient avoir une prime colossale s'ils renonçaient à leur combat. En revenant d’un voyage éclair pour revoir sa famille et annoncer qu’il doit changer le dénouement de son film pour résoudre ses problèmes de budget, Simon fait un malaise et reste immobilisé deux semaines à l’hôpital. Grâce alors à l’indemnisation versée par l’assurance, le happy-end est évité ! Les ouvriers perdent leur usine, délocalisée en Pologne et sabotent les machines avant de se faire arrêter par les forces de l'ordre, cependant que l’équipe du film se réjouit d'être venue à bout de ce tournage. Cette jouissive comédie questionne le poids des rapports de pouvoir et d’argent sur la création. La vitalité du film repose sur des acteurs connus, dont quatre sont aussi des réalisateurs, et inconnus, - techniciens, ouvriers, figurants -, tous excellents, qui concourent à une oeuvre collective démontrant, en écho au Renoir de La règle du jeu, que chacun a ses raisons!

Jean-Michel Zucker

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