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Avec :
Guido Caprino (Lemiotte), Nuno Lopes (Lisbonne), Andrzej Chyra (adjudant Janicki), Teng Va (Tinh).
David Oelhoffen, né en 1968, réalise d’abord des courts métrages qui sont souvent primés avant un premier long métrage en 2006, Nos retrouvailles. Loin des hommes (2013, Mostra de Venise) est librement adapté d'une nouvelle d' Albert Camus, L'Hôte, qui se passe en Algérie en 1954. Frères ennemis est également en compétition à la Mostra de Venise en 2018. Les derniers hommes a été présenté au Festival du cinéma américain de Deauville en 2023.
Résumé :
9 mars 1945, Laos. L’armée japonaise lance un assaut foudroyant contre les troupes françaises en Indochine. Traquée par l’ennemi, une colonne de légionnaires, pensionnaires d’un hôpital, reçoit l’ordre de rallier, à travers la jungle, les bases alliées stationnées à la frontière chinoise, à 300 km. Le Japon capitulera à la mi-août 1945.
Analyse :
Les films français sur les guerres coloniales sont rares, en particulier pour l’Algérie et plus encore pour l’Indochine, si l’on excepte le magnifique 317éme section de Pierre Schoendoerffer (1965) avec l’acteur Jacques Perrin. C’est d’ailleurs ce dernier qui est à l’origine du présent film, pour lequel il a participé au scénario et à la production. Comme pour La 317ème section, l’action du Dernier des hommes se déroule dans la jungle indochinoise. Le film met en scène un groupe de légionnaires malades ou inaptes au combat, bloqués depuis1940 en Indochine, sans solde depuis 4 ans et démoralisés. Tout au long de leur route vers la Chine, le réalisateur va insister sur la dignité de ces hommes face à la mort, tout en posant un regard lucide sur l’époque coloniale. Le réalisme des situations, des comportements et des dialogues a été rendu possible grâce à une collaboration avec l’armée et surtout la présence parmi les acteurs de Nuno Lopez un ancien légionnaire qui a donné de précieux renseignements sur la Légion étrangère. On assiste d’abord au départ d’une colonne de 17 soldats de l’hôpital pour un périple mortel de plusieurs semaines à travers la jungle. Très vite, le manque de nourriture, la fatigue, parfois la folie vont clairsemer la troupe. Parmi les moments les plus forts, l’embuscade, très bien préparée, dans le lit d’une rivière, donne lieu à une scène de combat très intense. La forêt équatoriale est très bien mise en valeur, avec sa végétation aussi luxuriante qu’inquiétante. La colonne des légionnaires est dirigée par un adjudant d’origine polonaise, strict et très à cheval sur le règlement et ses soldats viennent de partout : un ancien républicain espagnol, un Russe, un caporal portugais et un Hmong qui est le seul à pouvoir diriger le groupe à travers la jungle. Quant au personnage principal, c’est un rebelle, Lemiotte, qui était au cachot lorsque l’ordre de partir pour la Chine a été donné. Le cinéaste s’attache essentiellement aux hommes et les filme au plus près, avec une vraie empathie : ce sont des soldats endurcis qui ne se plaignent pas. On peut saluer ce film de guerre français qui est au niveau des meilleurs films américains du genre sur les guerres en Corée et au Vietnam.
Jean Wilkowski
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