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Avec :
Satoshi Tsumabuki (Akira Kido), Sakura Andô (Rie Taniguchi), Masataka Kubota (Daïsuke Taniguchi), Akira Emoto (Norio Komiura), Nana Seino (Misuzu Goto), Hidekazu Mashima (Kyoichi Taniguchi), Taiga Nagano (Daisuke Taniguchi).
Né en 1977 il a étudié comme Kieslowski, qui l’a influencé, dans la célèbre école de Lodz en Pologne. Sans craindre de porter un regard critique sur son pays, il scrute, souvent sous la forme du thriller, les conséquences des conventions aliénantes de la société japonaise sur les individus. Ce 4ème long métrage, sélectionné à Venise, a triomphé - 8 récompenses - aux « Oscars » japonais.
Résumé :
Rie découvre que son mari disparu n’est pas celui qu’il prétendait être. Elle engage un avocat pour connaître la véritable identité de celui qu’elle aimait.
Analyse :
Tourmenté par des questions existentielles -qui suis-je? quel passé veux-je fuir? comment me donner une 2ème chance?- le réalisateur nous propose une réflexion vertigineuse sur l’identité, un film sur la quête de soi, au scénario complexe, incluant des flash-backs, et dont l’intrigue à tiroirs, fertile en rebondissements et de plus en plus captivante avec la progression des images, est difficile à résumer. Le 2ème mari de Rie est entré dans sa vie sous le nom de Daisuke Taniguchi. Après sa mort accidentelle, sa femme apprend vite, lors de ses obsèques, que cet homme n’est qu’un « monsieur X » car le frère aîné du véritable Daisuke, ne reconnaissant pas ce mort, déclare qu’en fait son frère a disparu -phénomène fréquent au Japon. Qui était donc ce mari et ce père aimant ? Pour élucider ce mystère Rie fait appel à Kido, un séduisant avocat de ses amis, coréen né au Japon, qui malgré la xénophobie ambiante cherche à s’intégrer, et lui aussi à trouver sa véritable identité. Le passé inconnu de monsieur X, peu à peu reconstitué, contient de fait un secret terrifiant qui sera dévoilé à grand renfort de flash-backs et d’ellipses temporelles: entretiens répétés de Kido, dans le parloir d’une prison, avec un escroc inquiétant, ou étrange passé de boxeur de l’imposteur. Ainsi le film n’est-il pas seulement un thriller psychologique, mais plutôt une chasse à l’homme qui s’égare sur de fausses pistes dans un labyrinthe sans issue. Dès le générique, le tableau de Magritte La reproduction interdite montre un homme de dos face à un miroir qui le reflète aussi de dos et renvoie au caractère insaisissable de l’identité. L’intime - poids du passé familial et désir pathétique d’un changement de vie - et le collectif - enjeux sociaux et nationaux - sont étroitement imbriqués. Autour de l’élucidation du mystère d’un destin, la ronde des personnages fascinants d’Ishikawa, dont aucun ne paraît secondaire et chacun a son histoire, est servie par des acteurs remarquables et une mise en scène subtile et envoûtante. Cette histoire ténébreuse s’éclaircit enfin lorsque Kido assure dans les derniers plans à Rie que l’histoire d’amour qu’elle et Monsieur X ont vécu pendant de trop courtes années aura, elle, été intense et authentique.
Jean-Michel Zucker
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