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Fiche technique :

Réalisation et scénario : Rodrigo Moreno. Image : Alejo Maglio, Ines Duacastella. Son : Roberto Espinoza. Décors : Gonzalo Delgado, Laura Caligiuri. Montage : Manuel Ferrari, Nicolás Goldbart, Rodrigo Moreno. Production : Wanka ciné. Distribution : Arizona Films et JHR Films.

 

Avec :

Daniel Elias (Morán), Esteban Bigliardi (Román), Margarita Molfino (Norma), German de Silva (Del Toro), German de Silva (Garrincha), Laura Paredes (Laura Ortega), Mariana Chaud (Marianella), Cecilia Rainero (Morna), Javier Zoro Sutton (Ramon) Gabriela Saidon (Flor).

 

Los delincuentes

Argentine, 2024, 190min.

Né en 1972 à Buenos Aires, il est l’un des principaux représentants du « Nouveau cinéma argentin », différent, libre et indépendant, aux côtés de Lucrecia Martel, Pablo Trapero ou Lisandro Alonso. Après Le garde du corps (2007), et Un mundo misterioso (2011) -en sélection officielle à la Berlinale- Los delincuentes a été sélectionné à Cannes -Un certain Regard 2023.

Résumé :

Román et Morán, deux modestes employés de banque de Buenos Aires, sont piégés par la routine. Morán met en oeuvre un projet fou : voler au coffre une somme équivalente à leurs vies de salaires. Désormais délinquants, leurs destins sont liés. Au gré de leur cavale et des rencontres, chacun à sa manière emprunte une voie nouvelle vers la liberté.

Analyse :

Amateurs de films convenables, passez votre chemin ! Voici un film libertaire et amoral dont les personnages, refusant de dépendre de quelque chose ou de quelqu’un, rêvent de s’affranchir de l’aliénation du travail et de l’argent, et de fuir la routine. Dans l’espoir d’une vie meilleure, ils choisissent l’errance pour découvrir de nouvelles formes de liberté. Morán, un employé de banque las du travail répétitif qui le guette pendant encore 25 ans, imagine de se servir dans le coffre de la banque pour retirer « par avance » l’équivalent de son salaire jusqu’à la retraite et vivre ainsi sans contrainte et selon ses envies ! Mais il a besoin d’un complice et ce sera son ami Román, un brave garçon, piégé car s’il refuse Morán le dénoncera comme aide ! Román devra cacher le magot qu’ils partageront… à la sortie de prison de Morán qui se livrera à la police et purgera une peine de 3 ans et demi en cas de bonne conduite ! Román cache donc l’argent dans le magnifique site naturel vierge de Córdoba fait de rochers, de rivières, de forêts - où il rencontre 3 hippies, Ramon, un vidéaste à l’affut des images et des sons de la nature, et les 2 soeurs Norma et Morna, tous trois vivants au jour le jour une vie insouciante, joyeuse et libre de toute entrave au gré de leur fantaisie. Bien entendu, Román est l’objet d’une enquête à la banque mais on ne peut rien prouver. Dès lors, et après de nombreuses péripéties plus inventives et humoristiques les unes que les autres suivies de la libération de Morán, les 2 complices qui entre temps se sont épris tous deux de Norma se perdront dans la nature à la recherche d’une vie plus libre que celle d’un employé de banque, sans que la question du partage de l’argent caché soit devenue un sujet ! Ainsi après un début simulant un film noir, -simple prétexte à une fable romanesque, ludique et follement utopique-, une narration fantasque déploie une sorte de western romanesque et poétique dans un climat qui rappelle celui des films de Renoir, Varda ou surtout Jarmusch avec son utilisation de la musique. Utilisant astucieusement toutes les ressources du cinéma - surimpressions, fondus, split screens- ce film jubilatoire constellé de moments magiques nous fait oublier sa durée.

Jean-Michel Zucker

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