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Réalisation : Bertrand Tavernier - Scénario : Jerzy et Mary Olson-Kromolowski d’après le roman « In the electric mist with the Confederate dead » de JL Burke - Image : Bruno de Keyzer - Son : Paul Ledford, Bridget O’Driscoll - Montage : Thierry Derocles - Musique : Marco Beltrami - Production : Ithaca Pictures, Little Bear Productions, TF1 International- Distribution : TFM
Avec :
Tommy Lee Jones (Dave Robicheaux), John Gooman (Julie Balboni), Peter Sarsgaard (Elrod Sykes), Mary Steenburgen (Bootsie), Kelly MacDonald (Kelly Drummond)
Critique de cinéma (grand admirateur du cinéma américain, son livre 50 ans de cinéma américain fait autorité) B. Tavernier se révèle un excellent réalisateur s’attaquant à des sujets très variés : Simenon (L’horloger de St Paul 1974), science-fiction (La mort en direct 1980), histoire (Que la fête commence 1975), affaire criminelle célèbre (Le juge et l’assassin 1976), l’adoption (Holy Lola 2004). Homme engagé et passionné, il se distingue par sa générosité et son intérêt pour les gens qui souffrent (La vie et rien d’autre 1989).
Résumé :
Dave Robicheaux, ex-flic de Louisiane, enquête sur d’étranges incidents survenus pendant le tournage d’un film sur la Guerre de Sécession. Des jeunes filles sont assassinées, un cadavre d’un homme enchaîné gît dans l’eau glauque du bayou. Les drames du passé se mêlent aux crimes du présent. Que trouver dans les brumes des mangroves et des marais ?
Analyse :
Ce film singulier et attachant semble être la réalisation d’un rêve de Tavernier : entrer dans le monde américain du « Deep South », au passé douloureux, de la Guerre de Sécession aux dévastations récentes dues aux ouragans. Le cinéaste, passionné de cinéma américain, vient réaliser un thriller, tiré d’un roman célèbre outre-atlantique, dans une région qui fut française au XVIIIè siècle et où Jean Renoir, Jacques Tourneur, Clint Eastwood ont tourné des films mémorables. Que garder de ce film, au scénario bien ficelé, avec un acteur qui se bonifie avec le temps, Tommy Lee Jones, vu dans Trois enterrements (son propre film) et surtout dans No country for old men des frères Cohen ? En visionnant Dans la brume électrique, on aime retrouver la voix rauque qui avale les mots, et cet air un peu las d’un homme qui en a trop vu dans son existence. Ce n’est pas qu’on s’ennuie devant le défilement d’images et la recherche désabusée de Robicheaux, car nous avons notre part d’exotisme dans ce film : les navigations sur les multiples bras du Mississipi dans des vedettes rapides, l’exploration morbide des cadavres et les nombreuses séquences de pluie battante. Scènes de violence presque convenues où Robicheaux bat sans vergogne d’ignobles maffiosi (tel Balboni, interprété magistralement par John Goodman). Ce qui me semble manquer, c’est le mystère (qu’annonce pourtant le titre) : il n’y a pas un brin de fantastique ! La rencontre avec le fantôme du Général Hood manque de force et de poésie. Tavernier, peintre trop naturaliste ? Bien entendu ce que dit Hood à Robicheaux est plein de sagesse et de profondeur, et donnerait un sens à la vie, si seulement Robicheaux voulait bien entendre, lui qui semble si distancié (comme le shérif des frères Cohen, impuissant devant le mal). Il paraît qu’à la suite de désaccords sérieux avec le monteur du film et le producteur américain, une version américaine avec une autre fin circule aux USA… Nous, public français, nous avons une photo de Robicheaux en compagnie de Hood et de ses camarades confédérés… morts ! Référence à la fin de Shining(Kubrick), coup d’œil de cinéphile !
Alain Le Goanvic
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