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Avec :
Sosuke Ikematsu (Arakawa) – Keitatsu Koshiyama (Takuya) – Kiara Nakanishi (Sakura).
Hiroshi Okuyama est né à Tokyo en 1996. Pendant qu’il est étudiant à l’Université Aoyama Gakuin, il réalise, dirige la photographie et monte son premier long-métrage, Jésus, présenté en première au Festival international du film de San Sebastien où il reçoit le prix Kutxabank des nouveaux réalisateurs. Puis il collabore avec Kore-eda sur certaines réalisations. My sunshine, son second long-métrage, a été présenté à Cannes-Un certain regard
Résumé :
C’est l’hiver, la saison du hockey pour les garçons. Takuya qui fait partie de l’équipe, subjuguée par une patineuse, Sakura, préfère s’entraîner à des figures de patinage artistique. Aidé par le coach de Sakura alors que l’hiver avance, Takuya répète les figures. Le coach décide alors de les entraîner en duo en vue d’une compétition prochaine.
Analyse :
Ce film, un récit initiatique, aborde la question des premiers émois de l’adolescence mais aussi celle de l’identité et du conformisme social. C’est l’hiver sur l’île d’Hokkaido et les sols sont recouverts d’une neige épaisse. Un jeune garçon bègue et timide, Takuya, fait du hockey sur glace comme tous les garçons de son âge. Mais ce sport ne lui convient pas. Une fille, Sakura, arrivant de Tokyo répète inlassablement avec son professeur, Arakawa, des enchaînements de patinage artistique. Takuya aime la regarder. Même si le patinage est considéré comme un sport pour les filles, il commence à l’imiter. Très vite, le coach, un ancien champion du monde de patinage en duo, le repère ; il va l’initier bénévolement et lui apprendre à glisser, positionner ses bras et son corps. Il décide alors de les faire concourir en couple. Cette aventure humaine et sportive va bouleverser leur existence. Le rythme lent du récit révèle les sentiments des uns pour les autres avec beaucoup de délicatesse. La narration est dépouillée et les scènes nombreuses de patinage artistique peuvent rendre le récit long. Mais la démarche sensible du réalisateur donne à ce film tout son corps grâce à un geste, un regard furtif, un silence entre les trois protagonistes. Lorsque les premières neiges fondent, le printemps arrive avec la compétition de patinage. La caméra suit avec fluidité les mouvements gracieux des patineurs. L’action est accompagnée à la fois par Clair de lune de Debussy dont la mélodie et le tempo délicats et rêveurs correspondent à l’ambiance du film et par la chanson folk du duo Humbert Humbert Boku No Ohisama qui a donné son titre au film. L’enchantement est aussi visuel. Les paysages enneigés forment des tableaux : les variétés des flocons, la gamme des couleurs passant du rose au mauve et du mauve au bleu, l’harmonie de la lumière hivernale… Fils spirituel de Kore-Eda, le réalisateur Okuyama a profité de son mentor en filmant les sentiments avec la nostalgie d’un souvenir d’enfance.
Marie-Christine Griffon
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