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Avec :
Shana Goswani (Santosh), Sunita Rasjwar (Sharma), Inspecteur Thakur (Narwal Shukla), Inspecteur Mundi (Prashant Kumar).
La réalisatrice et scénariste indienne Sandhya Suri a commencé des études de mathématiques mais très vite a été attirée par le cinéma. Après avoir assisté à un festival du cinéma documentaire au Japon elle a acheté une caméra puis réalisé deux documentaires dont I for India. Mais réaliser un long métrage de fiction sur la dimension sociale de son pays a été le fil d’Ariane qui l’a amenée à concevoir l’histoire de Santosh, révélé au public au festival de Cannes-Un Certain Regard en 2024.
Résumé :
Une région rurale du nord de l’Inde. Après la mort de son mari, Santosh, une jeune femme, hérite de son poste et devient policière comme la loi le permet. Lorsqu’elle est appelée sur le lieu du meurtre d’une jeune fille de caste inférieure, Santosh se retrouve plongée dans une enquête criminelle assez tortueuse, aux côtés de la charismatique inspectrice Sharma, qui la prend sous son aile.
Analyse :
Avec ce film remarquable nous sommes bien loin de l’univers de Bollywood, qui toutefois est évoqué plutôt ironiquement par les chansons qu’on entend dans la voiture de l’inspectrice. A la fois par la forme et surtout le contenu, nous sommes saisis par la fluidité du récit, ponctué par des moments de mystère quasi fantastiques, le plus souvent dans la pénombre. Il y a la beauté des images qui nous accompagnent dans la marche de Santosh à la recherche du principal suspect, un jeune homme de confession musulmane. Le film est une circulation permanente des deux enquêtrices : à pied ou en voiture, traversée de zones rurales, de villages pauvres et de populations multiples, qui de temps en temps regardent la caméra de Sandhya Suri. Celle-ci garde l’oeil attentif de « la documentariste «; Mais attention nous sommes dans une fiction, il ne s’agit pas d’un reportage sur la police de son pays, comme le dit très bien la réalisatrice, car une telle entreprise n’aurait pas été autorisée ni possible. On est frappé par l’absence de musique, sauf dans le post-générique .Le propos est effectivement très critique: machisme des hommes, violence faite aux femmes, problèmes liés à la caste des Intouchables…sans parler du conflit permanent qui couve entre les hindous et les musulmans. Ce film répondant au genre « polar » est bien plus que cela! La relation entre Santosh et Sharma, la jeune débutante et l’inspectrice qui a une longue et grande expérience de ce monde masculin , devient l’essentiel du film Connivence et amitié rapprochent les deux femmes. Toutefois, à mots couverts, Sharma exprime les réalités plus sordides de l’action de la police dans l’aboutissement des enquêtes, et en particulier celle dont est chargée Santosh. La vérité n’est pas toujours celle de la police! Avec cette histoire d’apprentissage, on assiste à l’éveil au monde d’une candide au regard pur qui perd son innocence.
Alain Le Goanvic
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