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Fiche technique :
Réalisation et scénario : Arnaud Desplechin. Photographie : Noé Bach. Direction artistique : Toma Baqueni. Costumes : Judith de Luze. Son: Antoine Mercier, Sylvain Malbrant, Emmanuel Croset. Montage : Laurence Briaud. Musique : Grégoire Hetzel. Production : CG Cinéma, Scala Films, ARTE France Cinéma, Hill Valley. Distribution : Les films du Losange.

Avec :
Louis Birman (Paul 6 ans). Dominique Païni (le peintre). Françoise Lebrun (la grand-mère). Milo Machado-Graner (Paul 14 ans). Sam Chemoul (Paul 22 ans). Salim Cissé (Paul 30 ans). Olga Milshtein (l’étudiante en philosophie). Micha Lescot (Professeur Censier). Clément Hervieu-Léger (lecteur de Barthes). Mathieu Amalric (le cinéaste). Kent Jones (l’ami américain).

Spectateurs !

France, 2024, 88min.

Réalisation : Arnaud Desplechin

Biographie : Né en 1960 à Roubaix, il a suivi les cours de Serge Daney et Pascal Kané et sort de la Femis en 1984. Après La vie des morts (1991) il enchaîne une douzaine de films d’auteur multiprimés et nominés aux Césars dont Esther Kahn (2000), Rois et Reine (2004), Un conte de Noël (2008), Jimmy P. (2013), 3 souvenirs de ma jeunesse (2015) Roubaix une lumière (2019).

Résumé :

Qu’est-ce que c’est, aller au cinéma ? Pourquoi y allons-nous depuis plus de 100 ans? Je voulais célébrer les salles de cinéma, leurs magies. Aussi, j’ai suivi le chemin du jeune Paul Dédalus, comme le roman d’apprentissage d’un spectateur. Nous avons mêlé souvenirs, fiction, enquêtes…Un torrent d’images qui nous emporte.

Analyse :

Hommage aux spectateurs, cet essai autofictionnel d’un cinéaste éperdument amoureux du cinéma est avant tout le récit d’apprentissage de l’alter ego de l’auteur, Paul Dédalus, qui apparaîtra à l’écran à 6, 14, 22 puis 30 ans, dans un film qui alterne souvenirs personnels, extraits de bandes cultes, entretiens avec des cinéphiles et des cinéastes, et s’attarde dans le cocon écarlate de quelques salles prestigieuses dont «l’écran nous a offert le monde en spectacle». Tout commence par la découverte du Fantomas de Jean Marais, avec sa grand-mère qui lui apprend à devenir un spectateur. Un peu désorientés ensuite par une brève introduction sur l’archéologie du cinéma des pionniers -le mouvement et le temps-, qui pourrait nous faire craindre une dérive pédagogique, nous reprenons vite pied, et jusqu’au bout, avec une chatoyante tapisserie de séquences qui célèbrent la magie et les pouvoirs du cinéma à travers l’itinéraire cinéphilique de Paul. Premières tricheries sur son âge au guichet pour accéder aux films interdits; premiers émois amoureux en salle ou dans la cabine de projection; présentation timide au ciné-club du collège de l’emblématique Les petites marguerites du printemps cinématographique de Prague ; digressions philosophiques sur Bazin, Cavell, Debord; comparaison passionnée, à la fac, du cinéma avec le théâtre antique; autant d’émerveillements et de «je me souviens» à la Perec, illustrés par Abel Gance, Cimino, Bergman et ses admirables visages de femmes, Hitchcock, Rossellini, Coppola dont Paul a vu 3 fois Peggie Sue s’est mariée, pour dit-il le découvrir d'abord, l’admirer ensuite, le comprendre enfin ! Deux moments nous raviront particulièrement, lorsque Paul/Cissé et Desplechin/Amalric revisitent éblouis et émus le générique d’ouverture des 400 coups, et quand le réalisateur rencontre à Tel Aviv, 38 ans après sa découverte inoubliable du Shoah de Lanzman, le témoignage bouleversant de la philosophe Shoshana Felman. Un dernier échange permet enfin à l’ami américain Kent Jones d’évoquer l’importance pour lui du mythique La horde sauvage de Sam Peckinpah et de raconter une des fascinantes histoires de Baal Shem Tov, le fondateur du hassidisme. La profusion des riches départs de fictions inachevées dont regorge ce film démontre un désir insatiable de cinéma.

Jean-Michel Zucker

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