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Né en 1964, d’abord diplômé de l’école polytechnique de Kiev puis du VGIK de Moscou, il a réalisé depuis 1996 25 documentaires (dont Maïdan 2014, Austerlitz 2016, Le procès 2018 et Funérailles d’état 2019) et 4 fictions (My Joy 2010, Dans la brume 2012 - Prix Fipresci à Cannes - Une femme douce 2017, Donbass 2018); BabiYar Context 2021 a obtenu le prix spécial du jury de l’Oeil d’Or à Cannes.
Résumé :
10 ans après la sortie de son film épique MAIDAN, Sergei Loznitsa poursuit ses chroniques ukrainiennes et réalise un documentaire sur la lutte de son pays contre l’invasion russe. Tourné sur une période de 2 ans, le film dépeint la vie de la population civile partout en Ukraine, une déclaration unique et ultime de la résilience ukrainienne face à une invasion barbare.
Analyse :
Depuis plus de 3 ans et demie, les Ukrainiens luttent pour leur vie et la survie de leur pays et de sa culture. Loznitsa déclare que son intention est de «réaliser un film sur la douleur, la souffrance, la résilience et l’esprit inébranlable des Ukrainiens dans leur lutte contre un agresseur sans pitié.», et il a fallu 2 ans à son équipe technique internationale pour mener à bien ce projet. Ecartant délibérément les scènes de guerre sur le front, auxquelles se consacre par ailleurs l’impressionnant A 2000 mètres d‘Andriivka de Mstsyslav Chernov, le film est construit à partir d’ une trentaine de courts blocs documentaires -ni localisés ni datés et tournés à travers villes et campagnes- offrant une suite de scènes de la vie quotidienne tragique des civils ukrainiens envahis par l’armée russe. Ces épisodes sont autant de narrations, cousues ensuite au montage sans aucune intervention d’images d’archives, et qui, en se faisant écho l’une l’autre, plongent le spectateur dans le vécu de cette guerre. Le réalisateur s’attache à «documenter la manière dont la guerre corrompt, impacte et transforme leur vie.» Au plus près des gens et des visages, filmés cependant à une juste distance, la caméra montre les journées rythmées par les raids aériens, les familles séparées, les maisons détruites. On comprend alors combien la guerre est ce dur réel qui s’impose à tous, jeunes et vieux, à tout moment, et vous fait vivre dans un état constant d’anxiété quand vous avez un fils, un père, un mari sur le front. La mort est partout. le film s’ouvre sur la procession funèbre accompagnant les funérailles solennelles de 4 soldats, somptueuses de recueillement et de ferveur; plus loin, le deuil singulier d’une famille marqué par la douleur insondable des yeux et des traits des visages est bouleversant; enfin le film s’achève sur les larmes des passants devant des gerbes de fleurs à la mémoire des disparus. Mais la vie, fragile et menacée et d’autant plus précieuse, saisie sur le vif, est également présente partout: dans une naissance heureuse, dans l’intimité joyeuse d’un mariage, dans une école primaire effervescente, mais aussi lors d’un entraînement militaire au tir, lors d’un déminage à haut risque, dans un centre de rééducation pour soldats mutilés, lors de la recherche des survivants au sein d’un immeuble bombardé ou, moment émouvant, lorsqu’une vieille dame tente de reconstruire pierre à pierre le mur de sa maison.
Jean-Michel Zucker
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