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Avec :
Benjamin Lavernhe : Thibaut Desormeaux, Pierre Lottin : Jimmy Lecocq, Sarah Suco : Sabrina, Ludmila Mikaël : la mère de Thibaut, Jacques Bonnafé : Gilbert Woszniak.
Emmanuel Courcol est né en 1957 à Angers où, étudiant en Droit, il découvre le théâtre au conservatoire ; il est reçu à l’ENSATT en 1981. Il est acteur, scénariste ( en particulier du film Welcome) et réalisateur : Cessez le feu en 2016 et Un triomphe en 2020.
Résumé :
Thibaut, jeune chef d’orchestre déjà célèbre, apprend subitement qu’il a été adopté et qu’il a un frère, Jimmy, adopté lui aussi mais dans un milieu plus modeste et tromboniste dans le nord de la France. Tous deux s’apprivoisent en partageant une passion commune pour la musique. Constatant que Jimmy a « l’oreille absolue », Thibaut cherche à réparer l’injustice sociale dont son frère a été la victime.
Analyse :
S’agit-il d’un « feel-good movie » comme l’annoncent certaines publicités ? Sans doute, car on sort épanoui de cette belle histoire de fraternité improbable entre deux frères que tout semble séparer, mais sans les écueils parfois rencontrés dans ce genre.
Car le réalisateur, par un scénario très soigné, ne cède pas à la facilité. En décidant de s’attacher surtout au milieu populaire, à ses joies et à ses combats et en effleurant à peine celui de Thibault, il évite un parallélisme simplificateur. En distribuant la malchance à l’un comme à l’autre des deux frères mais en insistant sur celle qui aurait pu être évitée dans un monde plus juste, le réalisateur crée un équilibre sans esquiver la question sociale. De même, le récit des obstacles insurmontables que Jimmy doit affronter pour essayer de devenir le virtuose qu’il aurait probablement pu être n’est pas non plus occulté. Enfin et surtout, des répliques pleines d’humour évitent au film de tomber dans le pathos.
L’interprétation est remarquable : Benjamin Lavernhe campe avec tact et finesse un Thibault plein d’humanité et Pierre Lottin incarne avec un naturel confondant un Jimmy complexé, bourru au grand cœur. Sans oublier la musique (évoquée dans plusieurs genres même si la part belle est donnée à la musique classique), traitée quasiment comme un personnage à part entière puisque c’est elle qui va permettre aux deux héros de créer le lien qui leur manquait. Omniprésente, elle participe grandement au charme du film.
Avec la dernière scène, dénouement inventif et émouvant qui donne un caractère universel à l’histoire, on se prend à rêver.
Catherine Joseph
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