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Réalisation : De Jean-Pierre Denis d'après l'oeuvre éponyme de Pierre Peju, Folio Gallimard 2002 ; Scénario : J-P.Denis, Yvon Rouve ; Musique : Michel Portal
Avec :
Olivier Gourmet - Marie-José Croze - Bertille Noël-Bruneau
J.-P. Denis est douanier de son état. Cinéaste occasionnel, on lui doit 5 films en 25 ans. Il s'est fait connaître surtout par "Blessures assassines", en 2000, transposition romancée d'un horrible fait divers des années 30.
Résumé :
Eva vit avec sa jeune maman, qui n'assume pas toujours très bien sa maternité. Rentrant à pied de l'école où sa mère l'avait oubliée, elle est renversée par la voiture d'Etienne (Olivier Gourmet), libraire bouquiniste de son état. Miraculée de l'accident, Eva a perdu l'usage de la parole. Dévoré de remords, bien qu'innocenté, Etienne, face au désarroi et à l'inconsistance de la mère, n'aura de cesse que de sortit la fillette de son mutisme, par la parole : la sienne, mais aussi, à travers lui, la parole de ceux qui peuplent les rayons de son magasin, et dont sa mémoire phénoménale fait ses compagnons familiers. Mais il faudra aller au delà : il ira jusqu'à donner sa vie pour que, en quelque sorte, Eva ressuscite.
Analyse :
Nous voici au carrefour de trois solitudes : Pascale la mère célibataire, souvent déboussolée, malhabile dans sa maternité ; Etienne, meurtri par la vie, replié sur lui même, réfugié dans le confort égoïste de la lecture et des marches solitaires en montagne ; Eva, sans voix, yeux immenses ouverts sur le monde, surtout celui des cimes enneigées. Par touches fines, sans la moindre trace de pathos, par des gestes lourds de sens ou de symboles, Denis nous décline le lent cheminement du libraire depuis la triste routine médiocre et désoeuvrée jusqu'au don de soi, aussi irréfléchi soit-il. Cet être tout de retenue et de pudeur, va se révéler transfiguré par la pratique de cette fillette, emmurée dans le silence, tels les moines de la chartreuse, grande du nom. Transfiguré, certes : et le rite de l'eau lustrale, pratiqué a même le flot glacial du torrent de montagne, ou celui de la douche, n'est pas sans signification : pas moins que ne l'est le saut à l'élastique, rite d'initiation s'il en est. Pour Eva, pour Pascale, rien ne sera plus comme avant : et le lumineux passage d'Etienne ne manquera pas d'en évoquer peut-être un autre..
Jacques Agulhon
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