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Réalisation Jacques AUDIARD - Scénario : Thomas BIDEGAIN et Jacques AUDIARD, d’après Abdel Raouf DAFRI et Nicolas PEUFAILLIT ; images : Stephane FONTAINE ; musique : Alexandre DESPLATS.
Avec :
Tahar RAHIM (Malik), Niels ARESTRUP (Cesar Luciani), Adel BENCHERIF (Ryad le copain), Hichem YACOUBI (Reyeb le revenant), Reda KATEB (Jordi le gitan), Leila BEKHTI (Djamila) Fils du dialoguiste et réalisateur Michel AUDIARD, Jacques AUDIARD débute dans le cinéma comme monteur puis scénariste (entre autres, Mortelle randonnée, 1983, écrit avec son père). Sa carrière de réalisateur accumule les distinctions : César de la meilleure première œuvre et prix Georges-Sadoul pour Regarde les hommes tomber, 1994 ; Meilleur scénario à Cannes 1996 pour Un héros très discret ; César en 2002 pour Sur mes lèvres ; et 8 César en 2006 avec De battre mon cœur s'est arrêté, aussi grand succès de public et de critique. Un prophète a reçu le Grand prix du jury au Festival de Cannes 2009.Condamné à six ans de prison, Malik El Djebena ne sait ni lire, ni écrire. D’emblée, il tombe sous la coupe d’un groupe de prisonniers corses qui fait régner sa loi dans la prison. Mais le jeune homme apprend vite, s’endurcit et utilise son intelligence pour développer son propre réseau...Un film impressionnant, captivant, important, reconnu comme tel par le Jury international de Cannes. Dans ce portrait inquiétant de la société carcérale, où domine la loi des truands et où l’idée de réinsertion paraît dérisoire, la prison n’est pas perçue comme un accident, mais comme une modalité de l’existence : on est dedans ou dehors, que cela concerne différents moments de sa propre vie, ou tel ou telle de ses proches et relations. Est montré ainsi dans notre société (ce serait trop facile de dire ’en marge’) un monde dont les individus ont la prison dans leur chemin de vie, même s’ils ne sont pas criminels de profession : Malik n’est pas tombé pour quelque crapulerie, mais pour avoir grandi dans la peur et la haine du flic, toujours un couteau dans la poche. Mais c’est en vrai voyou qu’il retournera dans la cité. Portrait inquiétant, parce que réaliste dans l’ensemble. Le film illustre aussi un changement d’époque et une mutation sociale, le pouvoir passant des truands traditionnels aux ’barbus’, et la religion venant se mêler de façon bizarre aux enjeux profanes du contrôle des trafics et des couloirs. Ce qui nous renvoie au titre « Un prophète » : la capacité divinatoire de Malik, et ses entretiens réguliers avec le fantôme de Reyeb qu’il a assassiné, nous font quitter le domaine du terre-à-terre pour un quelque part mystérieux... On connaissait la virtuosité de Nils ARESTRUP qui campe un superbe parrain corse, mais il faut saluer comme une révélation la performance remarquable de Tahar RAHIM, qui rend avec finesse et crédibilité le mélange de peur viscérale et d’astuce réfléchie qui hantent le parcours de survie de son personnage.(Jacques Vercueil)
(Malik), Niels ARESTRUP (Cesar Luciani), Adel BENCHERIF (Ryad le copain), Hichem YACOUBI (Reyeb le revenant), Reda KATEB (Jordi le gitan), Leila BEKHTI (Djamila) Fils du dialoguiste et réalisateur Michel AUDIARD, Jacques AUDIARD débute dans le cinéma comme monteur puis scénariste (entre autres, Mortelle randonnée, 1983, écrit avec son père). Sa carrière de réalisateur accumule les distinctions : César de la meilleure première œuvre et prix Georges-Sadoul pour Regarde les hommes tomber, 1994 ; Meilleur scénario à Cannes 1996 pour Un héros très discret ; César en 2002 pour Sur mes lèvres ; et 8 César en 2006 avec De battre mon cœur s'est arrêté, aussi grand succès de public et de critique. Un prophète a reçu le Grand prix du jury au Festival de Cannes 2009.
Résumé :
Condamné à six ans de prison, Malik El Djebena ne sait ni lire, ni écrire. D’emblée, il tombe sous la coupe d’un groupe de prisonniers corses qui fait régner sa loi dans la prison. Mais le jeune homme apprend vite, s’endurcit et utilise son intelligence pour développer son propre réseau...
Analyse :
Un film impressionnant, captivant, important, reconnu comme tel par le Jury international de Cannes. Dans ce portrait inquiétant de la société carcérale, où domine la loi des truands et où l’idée de réinsertion paraît dérisoire, la prison n’est pas perçue comme un accident, mais comme une modalité de l’existence : on est dedans ou dehors, que cela concerne différents moments de sa propre vie, ou tel ou telle de ses proches et relations. Est montré ainsi dans notre société (ce serait trop facile de dire ’en marge’) un monde dont les individus ont la prison dans leur chemin de vie, même s’ils ne sont pas criminels de profession : Malik n’est pas tombé pour quelque crapulerie, mais pour avoir grandi dans la peur et la haine du flic, toujours un couteau dans la poche. Mais c’est en vrai voyou qu’il retournera dans la cité. Portrait inquiétant, parce que réaliste dans l’ensemble. Le film illustre aussi un changement d’époque et une mutation sociale, le pouvoir passant des truands traditionnels aux ’barbus’, et la religion venant se mêler de façon bizarre aux enjeux profanes du contrôle des trafics et des couloirs. Ce qui nous renvoie au titre « Un prophète » : la capacité divinatoire de Malik, et ses entretiens réguliers avec le fantôme de Reyeb qu’il a assassiné, nous font quitter le domaine du terre-à-terre pour un quelque part mystérieux... On connaissait la virtuosité de Nils ARESTRUP qui campe un superbe parrain corse, mais il faut saluer comme une révélation la performance remarquable de Tahar RAHIM, qui rend avec finesse et crédibilité le mélange de peur viscérale et d’astuce réfléchie qui hantent le parcours de survie de son personnage.
Jacques Vercueil
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