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Avec :
Nathalie Emmanuel (Zee), Omar Sy (commissaire Sey), Diana Silvers (Jenn), Eric Cantona (Gobert).
John Woo, né à Canton (Chine) en1946, a réalisé plusieurs films d'action chinois importants, tels que Le Syndicat du crime (1986), The Killer (1989), Une balle dans la tête (1990), A toute épreuve (1992), et Les Trois royaumes (2008/2009). Sa période hollywoodienne compte Chasse à l'homme (1993), Broken Arrow (1996), Volte-face (1997), Mission impossible 2 (2000) et The Killer (2024).
Résumé :
Une jeune et jolie tueuse à gages opère sans états d’âme à Paris. Un jour, pour de mystérieuses raisons, elle épargne une chanteuse et les ennuis commencent.
Analyse :
Nous avons ici un mélange étonnant entre le thriller classique et le film de kung-fu cher à John Woo. Même s’il ne l’avoue pas, ce film est un remake de Le samouraï de Jean-Pierre Melville. Jeff, magnifique Alain Delon, est ici du sexe féminin et s’appelle Zee. Mais elle habite aussi un studio spartiate, même s’il donne directement sur la tour Eiffel (un clin d’œil au public américain sans doute !). Au lieu du pinson de Jeff, elle a un poisson rouge et, quand elle coiffe son chapeau, elle en lisse soigneusement les bords comme son prédécesseur. Il y a aussi une référence au Ghost dog, la voie du samouraï (1999) de Jim Jarmusch car, dans un flash-back, Zee tue un éleveur de pigeons dans son pigeonnier sur un toit d’immeuble. Comme Jeff, Zee sauve une jeune chanteuse d’un massacre, dans une boite de nuit, au lieu d’une pianiste dans Le samouraï et cela lui vaudra aussi la vengeance de ses commanditaires. Quant au commissaire, François Périer est ici remplacé par Omar Sy (Sey) et le respect mutuel entre les deux protagonistes du film, Sey et Zee, est beaucoup plus banal dans le film de Woo. A côté du thriller, le film de kung-fu est typique de John Woo avec des batailles au sabre (de samouraï bien sûr !), des cascades de voitures et de motos et moult coups de révolvers et de fusils et une belle bataille entre deux femmes à la fin du film. Cela est fort distrayant quand ça ne dure pas trop longtemps. Melville et Woo sont deux metteurs en scène très différents, autant l’un, Melville, est froid et rigoureux, autant l’autre, Woo, est virevoltant et plein d’inventions (caméra dans des angles surprenants, cibles vues dans des miroirs, nombreux ralentis par exemple). Un film complètement inhabituel et très agréable à regarder.
Jean Wilkowski
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